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Il était encore tôt sur Ferron, mais ce jour était tout à fait spécial. Alors que les adeptes se massaient silencieusement dans la Cathédrale, la faible lumière commençait à percer à travers les vitraux. Tous les fidèles prirent place dans un calme divin.

Aujourd’hui était le jour de la Fondation, la date anniversaire de l’Ordre Noir fondé le 01.10.2950. Et en cette période sainte, comme tous les ans, le grand orateur allait lire La Genèse : le récit héroïque de la création.

Après le Mantra de la Genèse faisant trembler les murs de sa ferveur…

… la lecture des exploits de nos Pères commença ainsi…


Verset 1/11 – Zathrian Kawaakari

Des pas lourds résonnèrent soudain dans les couloirs de la COP, semblables aux coups de marteaux d’un antique forgeron. Avant l’orage vient le tonnerre, avant la tempête voici le vent qui se lève.

Une armure d’obsidienne s’y fraya un chemin comme un brise-glace dans une banquise. Tout était clame, endormi. Perdu dans les confins de l’espace on perd parfois la notion de temps et de réalité. Chaque morceaux de cet ensemble bougeaient en rythme dans une course particulièrement déterminée. A son passage devant les membres de la COP, cet ombre de mort semblait absorber les moindres éclats de lumières déjà fugaces. Plusieurs membres laissèrent lentement glisser leurs mains vers un holster.

La silhouette se figea devant la double-porte blindé du DRI, le scanner s’exécuta immédiatement.

Scanner : Erreur ! Identification impossible ! Veuillez reculer !

Une tourelle montée avec deux Behring pointa le bout de son nez d’acier.

Inconnu en armure : Va te faire foutre, beugla l’armure d’un ton péremptoire.

Scanner : Identification vocale en cours. Zathrian Kawaakari, confirmé ! Bonjour coordinateur !

Avec un bruit de succion Zath’ retira le casque opaque de son armure, jetant un regard lent derrière lui.

Les quelques membres COP présent ici, rangèrent leurs armes dans un geste de recul. Car une vision bien étrange s’offrait à eux. Un homme menu portant une cuirasse sombre comme le puit d’un trou noir, avec pour seule défense un Arclight plaqué or accroché à la cuisse. Son regard fusillant l’assemblée fut jeté par deux yeux rouges comme un couché de soleil sur Daymar, surmontant un ravin de profonds cernes. Son crane quant à lui, totalement rasé, luisait comme une dune. Sans aucuns autres mots, il prit son casque sous le bras puis disparut dans l’ombre des salles du DRI.

La lourde porte blindée tomba comme un rideau de théâtre. Ce message incroyable du Boss résonnait encore dans la tête de Zath’ :

« Mes frères du DRI, je dois pouvoir me libérer de mes chaines, je ressens la traitrise partout, la menace partout… la lutte contre l’UEE doit être sans répit, sans merci. La politique de COP me donne l’impression de ne pas pouvoir allez jusqu’au bout de ce combat. Je dépose l’insigne du boss dès a présent et fonce exterminer un convoi près de Microtech…« 

Les masques étaient tombés, l’illusion révélée. Après tellement d’efforts et de longs débats, nous y étions. Le mur, l’impasse, le schisme. Les deux mains plaquées sur son bureau, la tête baissée, le menton presque enfoncé dans le cou, quelques larmes roulèrent. En fin de compte, voilà peut-être la vraie puissance de l’UEE. Le temps. Les armes sont inutiles, lorsqu’on laisse ses ennemis se détruire de l’intérieur.

Zath’ : NON ! CA N’ARRIVERA PAS !

Les mains crispées de fureur, Zathrian lança la commande de non-retour. Le reboot de tous les serveurs du DRI.

Zath’ : Fausse démocratie, hurla-t-il dans le vide ! J’ai vu l’empire commercial de ma famille se faire phagocyter, j’ai vu les familles disparaître, l’avidité l’emporter sur le bon sens. J’ai vu l’endoctrinement des camps de l’Advocacy, sa justice aveugle. J’ai vu la COP s’enliser dans l’establishment et ma famille disparaître à nouveau. JE SUIS UN PUTAIN DE PHOENIX ! Plus vous me tuez, plus je reviendrai fort et déterminé. JE SUIS IMPLACABLE ! Il faut aller encore plus loin.

L’ex-coordinateur du DRI ouvrit une poche dans son armure et y piocha une poigné de pilules made in Irenée qu’il goba comme des bonbons. En l’espace de quelques minutes le bourdonnement des racks de serveurs disparut en crescendo. L’écran affichait en série : « down, down, down… » jusqu’à l’instant fatidique ou toute la salle fut noyée dans le silence et la lueur rougeâtre des LED de veille. Le terminal, dans son euthanasie digitale demanda son testament :

Ordinateur : Souhaitez-vous enregistrer un message pour le prochain coordinateur ?

Oui, entra Zath’.

Ordinateur : Initialisation de la sauvegarde RAID. Début de l’enregistrement, grésilla le terminal.

Monsieur Kawaakari reprit alors une voix sombre et péremptoire puis scanda ses derniers mots enregistrés dans les annales de la COP :

Zath’ : In nomine libertatis, memento mori ! Sola fides ! Sola scriptura ! Omnia mea mecum porto !

Il enfila à nouveau son casque, puis ouvrit un canal privé :

Zath’ : Voilà Grand Maître. C’est fait. La Croisade Noire est libre. On récupère qui ?


Verset 2/11 – Joe Hartwell Hallen

Joe réalisa seulement l’ampleur de son message… abasourdi par la réponse directe et sans tergiversation de Zathrian, il décida alors de faire les choses méthodiquement. Tout d’abord, il marcha rapidement en direction de la salle d’archive qui contient le CODEX inauguré il y a peu.

Mon frère a pris un risque énorme… Je dois détruire ce CODEX avant que l’un des membres ne décide d’en prononcer la règle… L’exécution de la peine capitale se dit il…

Une fois devant la salle d’archive de la COP, Hallen essaya de l’ouvrir, la porte est fermée ! Pas de temps à perdre, il décida de l’enfoncer brutalement. Le fracas de la taule se fit entendre au loin.

Où est il ? se dit il.

Sa respiration était forte, rapide, bruyante… Pour pouvoir se contenir et ne pas complétement perdre pied, Joe s’injecta en continu ses « médicaments », si précieux pour sa stabilité. D’un rapide coup d’œil, il vit un coffre fort scellé. Ni une ni deux, il éventra la porte du coffre et brisa le sceau. A l’intérieur… le CODEX, son livre sacré, ce qu’il fit de mieux pour sa famille… Joe ne résista pas à un coup de folie, il se mit a frapper dans le mur extrêmement brutalement. Le bruit métallique de son armure qui rencontre le mur était bruyant… Il savait qu’il était entendu, mais personne n’osait venir voir ce qu’il se passe.

Après quelques minutes et un nombre incalculable d’injection, Hallen repris pied. Il prit en main la relique et mit en marche en direction de la salle du Quartier général. Implacable, déterminé, froid… C’est ce que les techniciens et les membres qui le voyaient avait en tête… Il n’est pas dans son état normal, j’espère qu’il ne me verra pas.

Une fois arrivé au QG central, il posa religieusement le CODEX devant lui, puis s’agenouilla devant. Un mal être extrême emplissait le corps mutilé de Joe, des larmes ?

Je ne peux plus pleurer se dit il… C’est impossible ! Mais que se passe t’il ? JE NE VEUX RIEN RESSENTIR ! Je suis une machine ! Mon seul et unique but est la destruction de mes ennemis !

Cela en était trop pour Hallen… Faire ce qu’il avait en tête remet en cause ce qu’il croit, cela remet en cause son serment, la barrière ultime à la folie…

D’un ton hésitant :

Joe H. Hallen : Ici Hallen, ramener moi un bidon de carburant inflammable, je suis au QG. Terminé.

Les techniciens se mirent à se regarder entre eux, les yeux pleins de questions. L’un d’eux se mire a exécution dans la seconde, puis apporta à Joe, un bidon destiné à l’approvisionnement du Chapelain, son Gladius personnel.

Sans réfléchir, Joe versa l’intégralité du bidon sur le CODEX, comme si ses neuro-puces avaient pris le relais, comme ci l’âme de JHH l’avait quittée, momentanément. Des gestes froids, précis, sans hésitation. Il se remit à genou, les mains sur son masque.

Joe H. Hallen : Ego Testor de hoc ponere ideas et oravit. Continue in pugna est non iurare. Testor ego Galaxy rationis. Amen.

Dans la seconde, il mit feu au CODEX. Il le regarda bruler. Injection, respiration rapide, quelque chose se brisait en Joe Hallen, il venait de casser son âme et se disait qu’il était un traître, ce qu’il c’était juré de ne pas devenir. Tout devenait flou, l’instabilité de ses neuro-puces sont extrêmes, il est au bord de la crise mentale.

Joe H. Hallen : Hallen à tous, je le brule… Il brûle… Sa fumée est divine.. J’ai brulé l’espoir, j’ai fait flamber mon âme… Votre serment est annulé… Hallen, terminé.

Impossible de regarder cela encore une seconde, Joe se détourna de la lumière du feu, fit demi tour et décida de partir aux commandes de son Hammerhead.

Trop d’injection, l’esprit de Joe se brouille et ses gestes deviennent de plus en plus approximatif. Il tenter de rester lucide quelques secondes encore pour y faire un dernier message avant de tomber au beau milieu de l’espace, le Hammerhead en pleine dérive.

D’un ton fortement déterminé, noir et rauque :

Joe H. Hallen : Mes frères et sœurs, je viens de vous libérer de vos chaines. Je viens de tuer l’espoir de la galaxie… Je viens d’exterminer la seule chose ayant de la valeur… Notre CODEX est MORT ! Et je revendique cet acte de traitrise ultime ! Nous fonderons l’Ordre Noir… Nous fonderons l’extermination de l’UEE. Je n’ai plus rien à perdre, je n’ai plus rien que mon corps mutilé… Je proclame l’avènement de l’ordre extrême, l’avènement d’un autoritarisme noir, d’une discipline de fer !

Hallen commence à tomber de son siège, il résiste pour pouvoir terminer ce qu’il à a dire :

Joe H. Hallen (Bruit de respiration forte) : Prenez le chemin que vous sentez juste ! Restez chez COP, et continuer de combattre l’UEE avec valeurs et pour la dignité des faibles… Ou rejoingnez la croisade noire, ou notre unique valeure est l’annihilation de l’UEE, à n’importe quel prix ! Je suis Joe Hartwell Hallen… Et je me proclame Grand Maitre de l’Ordre noir… TUONS LES TOUS !!!!

On peut entendre Joe se fracasser par terre et un grésillement de radio qui dur quelque secondes…


Verset 3/11 – Kaitlyn Wright

Quelque part dans la ceinture de Aaron Halo, un Prospector fait vrombir son laser de fracture. Dans le poste de pilotage, la voix d’un homme surgit des hauts parleurs en chantant :

« I really don’t needI just don’t needJust wanna go my own wayTry to get freeJust wanna go my own wayIn the church of meIn the church of meIn the church of me…« 

Kaitlyn Wright : Bon sang de bonsoir ! Il me donne des frissons à chaque fois ce cher Seasick Steve… Dommage qu’on n’ait plus de chanteur de cette trempe maintenant…

Le bruit d’un message en provenance de son mobiGlass brise la torpeur de Kaitlyn.

Communication radio : « Mes frères du DRI, je dois pouvoir me libérer de mes chaînes, je ressens la traîtrise partout, la menace partout… la lutte contre l’UEE doit être sans répit, sans merci. La politique de COP me donne l’impression de ne pas pouvoir allez jusqu’au bout de ce combat. Je dépose l’insigne du boss dès a présent et fonce exterminer un convoi près de Microtech... »

Kaitlyn Wright : Espèce de triple buse ! Après tout le mal que je me suis donnée pour faire des élections digne de ce nom! J’en étais sûre ! COP est beaucoup trop petit pour ton ambition Joe….Aaaah! Tu me fatigues sérieux!!!Mais tu n’as pas tort, on commence à se sentir à l’étroit dans cet orga… Bon bon bon, réfléchissons à la suite des évènements…

Kaitlyn n’a pas le temps de poursuivre sa réflexion qu’une alarme se déclenche, et celle-là est de très mauvaise augure.

Kaitlyn Wright : Non!!! Non non non non tu n’es pas en train de faire ça!!!

Kaitlyn arrête son laser et sort de son poste de pilote pour bondir à l’arrière du Prospector. Elle sort précipitamment un ordinateur.

Kaitlyn Wright : Pitié pitié pitié! Pas mon bébé, tu ne peux pas me faire ça! Après tout le mal que je me suis donnée pour créer ce trésor!

L’écran s’allume, on y voit Joe en train de défoncer la salle des archives. La seconde d’après, un autre écran le montre en train de fouiller la pièce.

Kaitlyn Wright : Il a profité que le CODEX soit en transit au QG pour le prendre!!!! Pourquoi est ce qu’il veut le CODEX? J’aurais du le mettre en lieu sûr!!Bon sang je l’ai perdu! Où est il? Là! Je vois du mouvement au QG! Pourquoi est ce qu’il fait ça? Ne fais pas ça, NE FAIS PAS CA!!!!!!

Un hurlement strident retentit dans le Prospector, un hurlement de désespoir et de rage. Ni une, ni deux Kaitlyn coure vers le poste de pilotage et fonce à toute vitesse au QG de COP. La plus haute trahison vient d’être commise. En tant que gardienne de la Constitution, elle ne peut laisser un tel acte immonde se produire sans y répondre. Pendant le trajet, elle élabore tout un plan pour traquer et éliminer Joe. Sa haine grandit, au fur et à mesure, les pires choses lui viennent en tête. Ses divagations vengeresses sont interrompues par un message :

Communication radio : « Hallen à tous, je le brûle… Il brûle… Sa fumée est divine.. J’ai brulé l’espoir, j’ai fait flamber mon âme… Votre serment est annulé… Hallen, terminé.« 

Kaitlyn Wright : Ça ne colle pas, il y a un truc qui ne colle pas! Mais quoi?? Pourquoi annuler les serments de tous nos frères?

Le message continue :

Communication radio : « Mes frères et soeurs, je viens de vous libérer de vos chaînes. Je viens de tuer l’espoir de la galaxie… Je viens d’exterminer la seule chose ayant de la valeur… Notre CODEX est MORT ! Et je revendique cet acte de traîtrise ultime ! Nous fonderons l’Ordre Noir… Nous fonderons l’extermination de l’UEE. Je n’ai plus rien à perdre, je n’ai plus rien que mon corps mutilé… Je proclame l’avènement de l’ordre extrême, l’avènement d’un autoritarisme noir, d’une discpline de fer.(Bruit de respiration forte) Prenez le chemin que vous sentez juste ! Restez chez COP, et continuer de combattre l’UEE avec valeurs et pour la dignité des faibles… Ou rejoingnez la croisade noire, ou notre unique valeure est l’annihilation de l’UEE, à n’importe quel prix ! Je suis Joe Hartwell Hallen… Et je me proclame Grand Maitre de l’Ordre noir… TUONS LES TOUS !!!!« 

Kaitlyn est devant le QG, à l’arrêt, des larmes coulent dans un flot ininterrompu. Pourquoi? Tous ces efforts pour ça? Une lassitude l’envahit, elle est perdue.

Qu’est ce que je dois faire? Partir? Rester? Laisser tomber absolument tout? Non, c’est impossible… Mais ce qu’a fait Joe est inexcusable, comment a t’il pu faire ça à COP?

Une phrase tourne en boucle dans sa tête :

Ca n’a pas de sens! ça n’a pas de sens!

Soudain un message surgit dans le silence du cockpit :

Zath’ : Kaitlyn! Ici Zathrian. Je viens de shut down les serveurs du DRI. Je pars rejoindre Joe pour accomplir la Croisade Noire. Tu viens?

Elle lève les yeux et voit un Gladius en face d’elle, prêt à ouvrir le feu.

Kaitlyn Wright : Je te suis… mon frère…

Au fond d’elle même, elle le sait, c’est SA famille, aussi tordue soit-elle, c’est SA famille. Elle l’a enfin trouvée et elle n’a pas envie de la quitter. Jusqu’au fin fond de l’enfer, elle les suivra!

« And you can have your own churchJust call it the church of youJust be your own selfThat’s all you… « 


Verset 4/11 – Nargit Hyastan

Dans le hangar, gisent des carcasses de vaisseaux, des pièces détachés, des ailes, des moteurs, des boucliers… bref un cimetière ou l’auteur n’est pas forcément un membre de l’UEE…
Au loin, dans l’atelier du technicien, on peut entendre une discussion :

Nargit : René BORDEL qu’est ce que tu FOUS !? Ça fait deux semaines que je t’ai demandé de réparer mon cyclone, t’es au courant que j’ai une course vendredi prochain ??! Et arrêtes avec tes excuses bidons, BORDEL… J’ai vu Gilou sortir avec son Mustang, et on sait tous les deux qu’il a explosé son aile il y a deux jours….

René, calme avec un regard fuyant, continue de faire semblant de réparer le casque d’un membre COP en décrochant la connectique de la lampe torche.

René : Mais…euh… M. Hyastan, je vous promet que vous l’aurez à temps pour la course votre cyclone.

Nargit : Me raconte pas de bobards René, allez c’est moi! Naargiiiit…Ce sourire charmeur met René mal à l’aise. Rancunier… il commence à frotter vigoureusement le casque… Le responsable du DFT continue d’essayer d’influencer le technicien pour faire réparer au plus vite son véhicule.

Nargit : Attends…. me dis pas que ça a un rapport avec la soirée de Kross ?! Oh bordel, je vais te le répéter une dernière fois! Carla ce n’est pas une fille pour TOI… Elle est trop instable, elle va te bouffer ! Non, non il faut savoir dompter l’amazone Carla, Carla tu vois c’est comme…

La radio, posé non loin de nos protagonistes, commence à s’exciter en émettant des brides de mots entre coupé de grésillement, sûrement du à la localisation du hangar… Nargit, coupé court dans la description de cette fameuse Clara, se rapproche de la radio.

Voix de Joe H. Hallen : ….ksssshh, je dois pouvoir me libérer de mes chaînes, kssh kssshh kkssshh ksssh… la lutte contre l’UEE doit être sans répit, ksssh kksshs. La politique de COP me donne l’impression de ne pas pouvoir allez jusqu’au bout de ce combat. Je dépose l’insigne du boss dès a présent ksssh ksksh kssshsh………

Plus de signal, impossible d’envoyer un message. Nargit se retourne avec un regard noir vers René. Ce dernier comprend qu’il aurai mieux fait de réparer le transmetteur du hangar… Irrité, Nargit récupère son sac et ses armes et se dirige d’un pas décidé vers son vaisseau. L’ouverture la rampe d’accès, dévoile une cargaison de WiDoW prêt a être livré. Il se faufile entre les cargaisons, dépose son sac et ses armes et prend place sur le siège du pilote. Une fois tous les systèmes allumés, il enclenche le programme conçu par le DRI pour réécouter les derniers messages de la radio COP.

Le visage tendu, le regard fixe il entend les paroles de Joe dans les hauts parleurs du vaisseau.

Chaque mot fait écho dans son coeur, tel un cri dans les vallées de Daymar. Chaque phrase résonne dans son thorax, tel un rugissement d’un lion dans la savane. Enfin, chaque message fait effondrer les piliers de COP qu’il avait construit avec sa nouvelle famille.

A la fin de la lecture, un sentiment de vide s’installe dans l’esprit de Nargit. Le vaisseau démarre, et quitte la zone du hangar dans le bruit sourd des moteurs. René, resté sur place est rassuré de ne pas avoir à réparer ni le cyclone ni le transmetteur. Et surtout que personne ne l’ai encore frappé aujourd’hui. Il s’assoit tranquillement dans son fauteil, allume le tvGlass et commence à regarder sa série préféré.

Nargit : Si le Boss quitte le navire, qui va nous mener à la victoire total ? Qui est digne de porter la Croisade Noire à son aboutissement ? Qui va venger ma famille et rendre justice ??? QUI ???

Le signal de la radio retrouvé, un nouveau message est transmis sur la radio général.

Voix de Joe H. Hallen : « Mes frères et sœurs, je viens de vous libérer de vos chaînes. Je viens de tuer l’espoir de la galaxie… Je viens d’exterminer la seule chose ayant de la valeur… Notre CODEX est MORT ! Et je revendique cet acte de traîtrise ultime ! Nous fonderons l’Ordre Noir… Nous fonderons l’extermination de l’UEE. Je n’ai plus rien à perdre, je n’ai plus rien que mon corps mutilé… Je proclame l’avènement de l’ordre extrême, l’avènement d’un autoritarisme noir, d’une discipline de fer.Prenez le chemin que vous sentez juste ! Restez chez COP, et continuer de combattre l’UEE avec valeurs et pour la dignité des faibles… Ou rejoignez la croisade noire, ou notre unique valeur est l’annihilation de l’UEE, à n’importe quel prix ! Je suis Joe Hartwell Hallen… Et je me proclame Grand Maitre de l’Ordre noir… TUONS LES TOUS !!!« 

Nargit à lui-même : Dans la vie il ne faut pas hésiter Nargit, tu dois suivre son instinct. L’instinct va te mener dans beaucoup d’endroits différents , mais sache qu’il te gardera toujours en vie !

C’est une des leçons que son père lui avait enseigné lors qu’il était encore en vie et sûrement sous l’effet d’une drogue hallucinogène. C’est aussi grâce à cette leçon qu’il a rencontrer sa nouvelle famille.

Nargit : Joe, ici Nargit, j’apporte mon C54. Terminé.


Verset 5/11 – Ikar Highfall

Joe H. Hallen : Hallen à tous, je le brûle… Il brûle… Sa fumée est divine.. J’ai brulé l’espoir, j’ai fait flamber mon âme… Votre serment est annulé… Hallen, terminé.

Un flash. Comme une faible lueur de lucidité qui s’apprêtait à s’éteindre. Peut être à jamais ?

Le vieil homme ne savait pas vraiment ce qu’il faisait à ce moment précis. Il était déambulait dans ce couloir, sans véritable but apparent. Vêtu de son armure habituelle, il savait intérieurement que quelque-chose n’allait pas, il avait déjà connu cette sensation par le passé.

Un dernier souvenir avant de replonger dans l’inconnu : Un poids au niveau de son bras gauche et la sensation que sa main saisissait quelque-chose d’inhabituel. Un silence de mort suivi de quelques larmes qui coulaient le long de sa joue. C’était déjà bien trop tard, il le savait.

Il continuait de marcher dans cette station, mais cette fois avec assurance. En ce moment même où ses frères et sœurs de COP preparaient la guerre, négociaient âprement ou bien prenaient simplement du bon temps. A ce moment là, Ikar ne connaissait pas la destination mais ses jambes connaissaient le chemin. Il s’exclama au cours de sa marche :

Ikar : Tiens, ça fait du bien de te revoir vieux. J’ai manqué à tous mes devoirs. Pas que je n’en ressentais pas le besoin… mais tu sais ce que c’est. Quand on ne fait pas l’effort de s’arrêter, le temps est vraiment une chienne qui n’hésites à nous attacher à un arbre et à nous pisser dessus. Un vrai retour de bâton. Faudra que tu me racontes ce qu’il s’est passé pendant toutes ces années. J’ai du manqué des trucs.

Sans le savoir, il ne reçu comme réaction qu’un hôchement de tête.

Ikar : Je ne t’ai pas raconté la dernière, Astoria. Il y a une semaine Nargit a participé à une nouvelle étape du Rally Trophy d’Aldébaran. Tu sais qu’il a fait la même remontada que toi à l’époque ? Vous vous ressemblez beaucoup, faudra que je te le présente à l’occasion.

Aucune réponse.

Ikar : Je te trouve bien silencieux Astoria, t’as rien à me dire ? D’habitude tu pouvais pas ferme ta gueule et là t’as perdu ta langue ?

Personne aux alentours. Une incompréhension brève puis il repris son chemin. Cette partie de la station était interminable, il ne semblait pas en voir le bout.

Quelques minutes plus tard, le silence commençait à se rompre. Un hurlement se fit entendre, à quelques pas de lui. Une femme qu’il avait croisé il y a peu de temps, une nouvelle recrue prometteuse. Démineuse avant de rejoindre l’équipe, elle avait connu des situations horribles mais à ce moment, elle avait l’impression de voir un fantôme.

Ikar : Ma sœur, on se connait ! Je suis en difficulté, j’aimerais savoir où est l’Imperator. Est-ce qu’il serait possible de m’indiquer le chemin ?

Effrayée, elle essayait de se dégager de cette situation en reculant quand tout à coup une autre voix familière fit son apparition. Cette voix hispanique, forte et determinée, rebondit sur les parrois métalliques qui n’avaient pas l’habitude d’autant d’éclat.

Angel : IKAR ! Arrête toi immédiatement !

Ikar : Angel, je suis désolé mais je suis pressé, on discutera plus tard

Angel : Ikar. S’il te plait. Arrête toi.

Ikar : Vraiment je…

Angel : Lâche… cette… tête.

Ikar s’arrêta aussitôt, comme s’il venait de prendre un uppercut en pleine face. Un bruit organique et glauque se fit entendre, conséquence directe du contact entre le morceau de chair et la grille en acier sur le sol. Il pris le temps de regarder son œuvre, sans comprendre le pourquoi. Sans comprendre le comment. Il s’adressa à son ami :

Ikar : Je suis désolé Angel mais je dois partir. Il ne peut pas attendre. Ca ne serait pas correct de le faire attendre. J’aurais adoré discuter avec toi mais je dois le retrouver. Désolé…

Malgré son âge avancé, ces techniques de corps à corps étaient toujours aussi redoutables. Il neutralisa son confrère avec une facilité déconcertante mais pris soin de le faire sans le blesser. Ce qui était un exploit étant donné le peu de contrôle de soi dont il disposait à se moment précis.

Vingt minutes plus tard, il était dans son Valkyrie, prêt à décoller vers l’inconnu tandis que la station était en alerte. Une fois installé au poste de pilotage, ses pensées étaient encore plus embrouillées :

Ikar : C’est impossible. J’ai du oublier un point important. Il faudra que je parle à Irénée de ses problèmes de mémoire. Comment j’allume les moteurs sur ce tas de ferraille?


Peu de temps après sa disparition dans l’espace, ses anciens compagnons étaient sur le pas de guerre pour comprendre ce qui venait de se passer. Les Commlink s’agitaient quand tout à coup l’identité de la victime fut enfin trouvée.

Enquêteur COP : Ce vieux fou a buté l’otage véreux. Il lui a tranché la tête comme un putain de psychopathe, il y en a partout. Rapportez au DTT que pour la demande de rançon c’est mort.


Verset 6/11 – Zathrian Kawaakari

Plusieurs voix résonnaient à la fois dans la tête de Zath’. Des cris de rages, un appel à l’aide, un fantôme errant dans une Tanière et prisonnier d’un passé révolu. Une femme, des hommes et durant un instant de folie il crut même entendre la voix d’un enfant :

Maman, pourquoi papa n’est pas avec nous ?

Un éclair de lucidité, un flash de santé mentale, et un mot s’imprima dans son subconscient. Religare. Relier. Religion !

L’équipage sur lequel Ikar, Mr King Dice, Zathrian et Hallen avait promis de veiller partait à présent à la dérive. Sans COP, tout était possible. L’Advocacy, les chasseurs de prime, la Navy et peut-être COP elle-même allé vouloir la peau de sa famille !

Alors, fermant les yeux l’espace d’une seconde, Zathrian écouta toutes ces conversations que la station relais du Preliator lui transmettait.

Zath’ : Non ! Ils ne sont pas perdus ! Ils répondent à l’appel comme un seul être ! Nous devons les réunir ! Encore !

Tant de pensés tournaient dans son esprit, flamboyantes et meurtrières comme un pulsar.

Zath’ : Si seulement Balter Skint m’avait livré mon Mercury, J’aurai pu…

Sans s’en rendre compte le traitre à sa Nation était déjà installé dans le fauteuil de commande du Preliator, son Carrack. Les mains pianotaient sur les écrans comme poussées par une volonté le dépassant. Sa propre voix le fit sursauter :

Zath’ : Ici Le Preliator, ATC, demande de clearance pour décollage !

ATC COP : Négatif Preliator, votre appareil n’est pas enregistré dans la base de données. Verrouillage du hangar en cours. Une escouade est en chemin pour interception.

Zath’ : Ce n’était pas une question, ATC !

Les procédures de communications, songea Zath’, nos cartes, la liste de nos appareils… omnia mea mecum porto ! J’emporte tout avec moi !

Sa main gauche poussa le levier des moteurs jusqu’au bout de sa course, et l’ordinateur cracha :

Preliator : Moteur 1 overcloacking, engagé. Moteur 2 overcloacking, engagé. Moteur 3 overcloaking, engagé. Moteur 4 overcloaking, engagé. Tous systèmes en ligne. Ignition dans 10 secondes. Intégrité structurelle critique !

Étrangement à cet instant la seule pensée de Zath fut :

Zath’ à lui-même : Désolé Kross, mais je crois que je vais rayer la peinture… et d’ailleurs pour l’astatine… c’était ma faute !

Il y eut un grondement, toute une série d’alarmes puis les quatre gigantesques tuyères du Carrack vomirent ensemble un flux de plasma ionisé. Des gerbes de 20 mètres d’un bleu iridescent balayèrent tout dans leur sillage, transformant une section entière du hangar en un amas de métal fondu. La masse monumentale de l’Anvil n’eut aucun mal à se dégager du verrouillage, enflammant dans son passage la carlingue de plusieurs Cutlass.
Ecrasé dans son fauteuil par la force G, Zathrian ne put lutter que quelques secondes avant de tomber dans l’inconscience.

Zath’ : Joe, Irénée, Microtech, l’Opération Talion. Nous… devons… renaître…


Quelques heures plus tard sur Microtech…

Une Dragonfly couleur citron fonçait à toute vitesse entre les tours givrées de New Babbage. Pour Ethan Silvretti, c’était son première jour en tant que livreur chez Felicy & Régal, la pâtisserie de luxe la plus réputée de MicroTech.

Il consulta rapidement sa mobiGlas qui recalcula automatiquement le meilleur itinéraire mais il était déjà en retard ! Ici les cadres n’étaient pas du genre commode, et il valait mieux tenir ses promesses.

Ethan S. : Un créneau, c’est un créneau ! Pas le droit à l’erreur sinon, retour à la manutention dans les docks à -125°C.

Il poussa encore un peu plus la manette gaz et sa vision devint presque flou. Tout était blanc et brumeux. C’était comme voler à travers un nuage qui vous glace jusqu’à l’os.

L’entrée du bâtiment était juste devant, il fit glisser sa Drake tout en douceur pour s’arrêter juste devant elle.
Deux hommes en braquèrent immédiatement leurs fusils sur Ethan.

Garde : Vous êtes dans une zone sous contrôle impérial, hurla une voix dans son casque, partez où nous ouvrirons le feu !

Ethan S. : Attendez, attendez ! Je suis livreur chez Felicy & Régal, j’ai une commande pour le Haut-Avocat ! Pardon, pardon ! C’est mon premier jour !

La patrouille fit le tour de la Dragonfly tout en gardant le livreur en joue.

Garde : Veuillez déverrouiller vos sacoches, nous allons procéder à un contrôle de votre marchandise. Merci de patienter !

Un des deux hommes farfouilla dans le petit compartiment à marchandises et y préleva une petite caisse hermétique siglé Felicy & Régal.

Garde : Bien ! Tout à l’air en ordre. Je garde ces donuts pour échantillonnage ! Juste au cas où !

Ethan S. : Mais !

Le vigile pianota un instant sur sa mobiGlas.

Garde : Tire-toi ! Et va te signaler au quai des marchandises, c’est derrière ! Ils t’attendent ! Maintenant je ne veux plus te voir trainer ici !

Avant de redémarrer sa Drake, Ethan leva les yeux vers la façade de la tour. Le nom « UEE Advocacy » brillaient en lettres bleutés à travers le blizzard.

Ethan S. : Putain de bizutage, murumara-t-il ! Merci pour la livraison !

Sans broncher, Ethan redémarra la Drake en trombe et obtempéra. La machine rugit dans une nuée de poudreuse, puis disparut de la vue des gardes. Il gara sa moto comme l’avez précisé le garde. Mais à peine Ethan avait posé le pied par terre qu’il eut droit au même épisode : deux gueules de con et taxe de sécurité. La cargaison commencée à sérieusement s’amenuiser.

Ethan S. : Décidément, tout le monde s’arrache ces donuts !

Son ComLink de proximité grésilla encore :

Garde des quais : Hey, où tu vas toi ? L’entrée du personnel c’est par là ! Bouge ton cul !

Tremblant plus de peur que de froid, Ethan décida de se rendre au pas de course vers la destination de la livraison, mais non sans faire un détour par les toilettes.

Alors qu’un Ethan Silvretti, en tenue de livreur entra la pièce avec trois boites. Un certain Marko Arendt en sortit, les bras chargés de deux boites de donuts de la meilleure pâtisserie de MicroTech. Cette homme-là, était un grand gaillard aux cheveux brun, coupe à la brosse et yeux noisette. Sa mine était bien celle d’un vétéran, l’air sombre et déterminé, le regard inquisiteur. Il portait impeccablement l’uniforme de bureau des membres de l’Advocacy.

Après quelques minutes d’une marche rapide, il trouva très facilement l’accès qu’il avait mémorisé d’après le plan de la structure.
Devant l’ascenseur menant au sommet de la tour, quatre officiers en arme lui barraient la route.

Officier de l’Advocacy : T’es qui toi ? Jamais vu !

Marko A. : Vous allez montrer un peu plus de respect quand vous vous adressez à un supérieur ! Agent spécial de terrain Marko Gregor Arendt ! Garde à vous, nom de dieu ! Et ouvrez-moi cet ascenceur !

Officier de l’Advocacy : Vous n’êtes pas enregistré dans cette antenne monsieur, veuillez passer au bioscanner.

Marko A. : Nom mais je rêve ! Je viens voir un frère d’arme ! Le Haut-Avocat Balter Skint ! Son nom vous dit peut-être quelque chose ?

Les quatre hommes se raidirent comme à la prononciation d’un mot magique.

Marko A. : Oui. J’aime mieux ça.

Marko passa sa mobiGlass devant le capteur du scanner, et celle-ci confirma ses dires.

Marko A. : Bon, je suis certain que vous êtes de braves soldats messieurs. Je ne vous en tiendrai pas rigueur. Tenez, prenez un gâteau chacun ! Je suis de bonne humeur !

L’agent spécial les salua vaguement sans même les regarder, tout en entrant dans l’ascenseur. Une voix lui parvint pourtant, juste avant la fermeture des portes :

Officier de l’Advocacy : Étrange, il semble que le Haut-Avocat soit encore en entretien. Vous pouvez passer, mais veuillez laisser le colis dans le sas et ne pas le déranger avant que…

En réponse, Marko murmura pour lui :

Marko A. : Ne vous en faites pas les gars, ça sera rapide.

Après une courte errance dans les couloirs de la tour, le vétéran parvint devant une lourde porte capitonnée. Il hésita un bref instant puis l’enfonça d’un coup de pied bien placé. La vision qui s’offrit à lui, lui arracha un large sourire.

Balter Skint était couché sur son bureau, totalement nu, les deux mains et pieds reliés entre eux par une sangle en cuir. A côté de lui se tenait une jeune femme à l’air sévère faisant claquer un fouet.

Femme sévère : C’est Madame Nunchi, espèce de rat, hurla-t-elle à l’homme sur le bureau ! Et maintenant, lèche mes pieds si tu ne veux pas une autre morsure !

La jeune femme se retourna avec un calme olympien tout en affichant un large sourire en retour, tandis que l’autre s’exécuta.

Marko A. : Merci d’avoir retenu notre ami. A-t-il été sage ?

Irénée N. : Bof, dit-elle en faisant la moue.

Irénée lui désigna les marques de lacérations sur tout le corps de l’homme.

Marko A. : Je vois. Lui et moi avons à parler. Veux-tu bien préparer la suite ?

Balter Skint dégluti péniblement. Marko fit sortir la dame d’un geste cavalier, laissant au passage trainer sa main sur une paire de fesses très exposée.

Alors qu’Irénée quitta la pièce. Un petit détail attira toutefois l’attention de Marko. Au-delà de la tenue en dentelle de Terra qu’elle portait, il distingua sur sa peau de pêche trois petits tatouages à l’encore noir : une abeille, une couronne et un lys.

Lorsque la femme passa la porte, un léger parfum sucré flottait dans les airs. Et cela prit Marko comme un coup de genou dans les couilles.

Alors que le Haut-Avocat fulminant tenta de se dégager des lanières, Marko attrapa une poignée de donuts qu’il fourra dans la bouche de Balter jusqu’à presque l’étouffer.

Marko A. : Alors Balter tu préfères quand c’est étroit ?

Marko prit son arme et le mit en joue, tout en profitant pour lui jeter le reste du plateau à la tête.

Marko A. : Dis-moi sale condé, il est où mon Mercury ? Reprit-il d’une toute autre voix.

Balter Skint : Cette voix, je connais cette putain de voix mais…

Marko s’enfonça à moitié un doigt dans le cou et s’étira la peau du menton jusqu’au front dans un bruit de succion. Un crâne totalement lisse piqué de deux yeux rouge sang ne tarda pas à s’en échapper.

Balter S. : Zath’ mais t’as pété un câble ? Jamais tu ne sortiras d’ici vivant !

Zath’ : Oui. Je connais la chanson. Alors j’ai prévu le coup. Regarde par la fenêtre, le quai de chargement quatre. La Drake à deux sacoches remplies de charges à plasma Vanduul. Dans un peu moins d’une heure, cet endroit n’existera plus. A moins que tu me donnes les bonnes réponses Balter… et sans te foutre de ma gueule cette fois !

Balter S. : Un peu moins d’une heure ?

Zath’ : Tu connais mes aptitudes limitées pour les maths. Et tu sais aussi comment ça finit quand je m’énerve !

Balter S. : Gros malade ! Zath’ ! Je ne te laisserai pas détruire ce que j’ai mis des années à bâtir ! T’as beau te faire passer pour un mec humble mais t’es un nanti Zath’ ! Presque tous les gens que je connais, moi, sont morts sur Hurston à cause de la pollution et des accidents dans les usines, je me suis battu pour arriver jusque là, j’ai ravalé mon honneur et ma fierté pour grimper dans l’échelle sociale. Et tu crois que je vais te laisser foutre ta merde de révolutionnaire ? Ok, ok, le système est imparfait, mais il fonctionne ! Et c’est tout ce qui importe !

Balter Skint jeter nerveusement un oeil vers la tache couleur citron en bas de l’immeuble.

Balter S. : Tu penses avoir le peuple avec toi ? Mais t’es taré ! Les citoyens de l’Empire n’en ont rien à cirer de la COP, ils sont déjà en guerre contre les Vanduuls et veulent juste qu’on leur fiche la paix ! Ils veulent juste continuer à vivre et éviter les ennuis ! C’est d’ailleurs très arrangeant pour ma position. !

Zath’ : Humm je vais presque pleurer. Tu te fais l’avocat du peuple maintenant, Balter ? Tu iras raconter ça au nouveau patron ! Joe Hartwell Hallen !

Une large flaque jaune et chaude se forma sous l’homme, qui lutta de plus belle pour se libérer.

Zath’ : Ouiiiiii, reprit Zath d’un ton placide. Je vois que tu sais de qui je parle ! N’est-ce pas ? Un nouvel Ordre voit actuellement le jour « mon pote » et tes collègues risquent de ne pas trop l’aimer ! Nous en revanche. On se gondole déjà !

Navré par la vision pathétique de cette loche humaine puant l’urine, le sang et la transpiration, Zath’ décidé d’avoir deux minutes de calme. Il lui enfonça le canon de son arme dans la bouche, tout en dégustant un magnifique donut qu’il venait de récupérer par terre.

La poupée gonflable de chair baragouina quelque chose.

Zath’ : Il va falloir articuler mieux que ça Balter ! Dis-moi qui tu protèges, et vite ! Joe sera bien moins patient que moi… ou qu’Irénée.

Balter lui fit signe de retirer l’arme puis se mit à table d’une façon inattendu.

Balter S. : T’as rien compris Zath’ ! RIEN ! Combien de temps tu crois que tes potes révolutionnaires à la con vont encore survire ? Y’a même des tarés qui ont attaqués un Idriss, et un autre à presque rasé une quartier entier d’Area 20 !

Zath’ : Ils ne sont pas tarés, Balter. Ils sont libres, et sans peurs. Contrairement à toi ! Tiens ! Je me demande à quel parfum est celui-ci, se demanda Zath en prenant un nouveau donut de la boite.

Balter S. : L’Empire est en guerre, une élection approche, le Hu’Xa fout les boules à tous les pontes de Stanton et tu crois que l’UEE va laisser des péquenots déclencher une guerre civile ? Mais revient à la raison ! On sait tout de vous ! La composition de votre flotte, vos alliances, vos routes commerciales, sur quel R&R vous vous arrêtez pour pisser, TOUT ! Et vous allez tous crever grâce à notre taupe dans COP !

Zath’ : Oh, tu parles de Nerpa ?

La peau du visage de Balter passa successivement par toute une palette de gris.

Zath’ : Ah non, sérieusement. Il va falloir faire mieux que ça !

Balter fit machinalement un rapide calcul du temps qu’il prit pour son exposé, et quelque soit la réponse, elle le fit transpirer d’autant plus.

Zath’ : Tout ce que sait l’UEE sur nous, c’est ce que le DRI et le DCR à bien voulu laisser filtrer. Et à ce sujet, ma famille et moi te réservons une petite surprise. L’Ordre Noir ! De toute manière très bientôt tout sera différent. Le reste, ça n’est plus tes oignons. Je ne vais pas te faire une leçon de stratégie, Balter. D’une, parce que t’es bien trop con pour ça. De deux, parce que si tu ne t’active pas on va bientôt finir en cendre !

Balter S.: MAIS T’AS MÊME PAS POSÉ DE QUESTIONS GROS TARÉ !

Zath’ : Ah oui, c’est vrai ! J’oublie souvent ce détail, dit Zath’ en se léchant les doigts d’une seule main. Putain c’est vrai qu’il est bon ce donut ! Ne t’énerve pas comme ça, ce n’est pas bon pour ton pauvre cœur ! Le détonateur est dans la boite de donuts.

Balter se crispa, se contorsionna et s’arrachant presque les mains parvint enfin se libérer de l’étreinte de cuir. Il bondit comme un animal par-dessus son bureau pour ouvrir la boite de chez Felicy & Régal. A nouveau son visage fut un arc-en-ciel de nuances de blanc.

Balter S. : Elle est vide, ta boite. Y’a rien !

Zath’ : Il ne fallait pas t’empiffrer avec tous ces donuts alors. J’espère que tu as un bon transite, vieux ! Remarque, en ce qui te concerne ton cas. Ça ne m’intéresse pas. Dis-moi, Balter ! Ton bureau est toujours bourré de caméras et de micros qui transmettent directement vers Terra, non ?

Zath’ marqua une courte pause pour consulter son mobiGlass.

Zath’ : Ok, je pense qu’on y est maintenant. Joe doit bien d’amuser en ce moment !

Balter l’observa d’un regard mi-curieux mi-terrorisé.

Zath’ : Je parle de l’heure du sacrifice, Balter ! Fais un sourire aux caméras tronche de con, tu vas être le ciment d’un ordre nouveau !

Le Haut-Avocat s’effondra dans une décharge crépitante.

Irénée N. : Ça suffit mon Zath’, tonna Irénée avec un taser à la main ! Tu t’es assez amusé, maintenant ! C’est l’heure. Le Preliator et le Redempteur sont prêts à transmettre !

Zathrian Kawaakari saisit religieusement une boite que venez de lui remettre sa douce. Il en prit méthodiquement le contenu et enfila sa combinaison de Neuromancien, casque compris.

Irénée N. : Très bien. Allons-y !

La voix de Zath changea ainsi du tout au tout, prenant la tonalité grave et péremptoire qui le caractérise. Un léger bourdonnement se fit entendre dans le bureau.

Zath’ Le Neuromancien : Bonsoir citoyens de l’Empire, je suis le Neuromancien, fidèle lieutenant de notre guide Joe Hartwel Hallen. Et ceci, est une déclaration de guerre ! Nous, l’Ordre Noir proclamant la Croisade Noir contre l’UEE et tous ses collaborateurs. A l’instant où je vous parle notre Grand Maître est entrain de faire pleuvoir des morceaux d’un convoi très particulier dans la haute atmosphère de MicroTech. A l’intérieur s’y trouvait pas moins d’une cinquantaine de hauts fonctionnaires de l’Advocay ainsi que de l’UEE Navy venus se former ici aux dernières technologies d’écoute, d’espionnage et de cyber-contrôle de la population. Ceci sous la supervision étroite du Haut Avocat Balter Skint, et approuver par votre gouvernement. C’est intolérable. C’est pourquoi nous troquons nos bulletins de vote contre une volition d’anéantissement absolu !
Qu’il soit dit, à travers tout l’Empire et au-delà que cette époque est révolue. Nous sommes l’Ordre Noir, les enfants terribles de l’UEE, le produit direct de plusieurs siècles de passage à tabac et aujourd’hui nous crions rétribution !
Il n’y aura aucun prisonnier, il n’y aura aucune négociation, il n’y aura aucun compromis. Sang, sueur et plasma vont se déverser sur tous les gardiens de la prison qu’est encore l’UEE. Ce monstre que nos parents inconscients ont contribué à créer, est à présent un cancer prêt à nous engloutir.
Tenez-vous le pour dit ! Nous sommes à l’intérieur, nous sommes partout et nous n’avons aucune limite.
Que tombe le feu, destructeur et régénérateur !
Que ceux qui osent ouvrir les yeux à la froide réalité se joignent à nous. Que ceux qui se sentent comme des lions en cages, se joignent à nous. Que ceux que l’on taxe de marginaux, de parias, de déviants se joignent à nous pour purifier l’humanité d’elle-même !
NOUS SOMMES RESPONSABLES ! NOUS SOMMES LA SOLUTION ! NOUS SOMMES L’ABSOLUTION !
Nous, l’Ordre Noir offrons aujourd’hui un cadeau aux citoyens de l’Empire. Un sacrifice à la mesure de notre combat. Libre à vous de l’accepter. Quant aux autres ?

Zathrian fit signe à Irénée de diffuser les images du carnage du Redempteur. Puis lui indiqua de couper.

Sur ce Irénée se mit à trainer le corps de Balter hors de la pièce.

Irénée N. : On charge le sac-à-viande dans le C8 et on va rejoindre Maître Hallen !

Quelques minutes plus tard, le C8 entra dans l’atmosphère de Microtech avec les trois individus à son bord. Au loin, une douce lueur bleue pulsa quelques secondes à l’endroit précis duquel avait décollé la navette, remplaçant le bâtiment par un cratère fumant.

Pour fêter cela, Irénée décida d’arracher les vêtements de Zath avec son fouet et le força à lui faire l’amour durant toute la durée du voyage.


Ils ne tardèrent pas à retrouver le Rédempteur à la dérive dans un champs de débris.

Zath’ : Kawaakari pour Hallen, tu me reçois ? Le message est diffusé ! Pour toute réponse le C8 n’eut que le bruit des petits morceaux d’épaves heurtant sa coque.

Zath’ : Je n’aime pas ça, murmura Zath. Ce n’est pas bon !

Irénée N. : Non on ne peut pas rester là, répliqua Irénée. On y va et on emmène Balter avec nous ! La femme désigna une grosse caisse trainant à l’arrière de la navette.

Zath’ : Il va avoir froid dehors, non ? Madame Nunchi eut un air particulièrement blasé :

Irénée : Elle est hermétique. Il va survire. Ça suffit ! Exécution !

Sans plus tarder ce trio improbable fit le grand saut en EVA jusqu’à l’ascenseur du Hammerhead le plus proche. Mais à peine Zath avait-il poussé le bouton, qu’un morceau de fuselage fracassa le C8 en deux.

Zath’ : Bordel, râla-t-il dans son casque. Je vais encore devoir hacker ProtLife !

Les longues coursives du Rédempteur avaient une allure de mausolée sinistre. Aucun éclairage, aucun accueil et aucune gravité. Tout était mort. Encore. Des arcs électriques se formaient de temps à autres lorsqu’un objet entrait en contact avec la paroi. Ce fut la seule source de lumière dans les entrailles de ce colosse mal en point.

Irénée : Maitre Hallen ! S’exclama Irénée dans son casque. Non !

Elle prit appui sur la caisse contenant Balter puis l’utilisa comme impulsion pour flotter jusqu’au bout du couloir. Un vague ronchonnement de Zath crépita dans son casque.

Irénée s’apprêta à plonger vers le poste de pilotage quand une forme la heurta dans le dos.

Irénée : Maitre Hallen, cria-t-elle cette fois !

L’homme, si tant est que l’on puisse encore le nommer ainsi, qui gisait devant elle était bien l’ancien Boss de COP. En le voyant ainsi, au seuil de la mort, toute une série d’image lui traversa la tête : sa première rencontre lors de sa quête pour retrouver son Zath, son aide précieuse, son accueil dans la COP, le sens nouveau qu’il avait donné à son existence.

Irénée : Non ! Taré de mégalo ! Tu vas vivre !

Sans même une seconde d’hésitation, madame Nunchi attrapa son kit médical et y piocha une seringue d’adrénaline pleine à ras-bord. La fine aiguille traversa sans peine le respirateur de Joe pour y diffuser le produit.

La première vision consciente d’Hallen fut le regard noir d’une femme capable de faire plier n’importe quel homme.


Verset 7/11 – Tony Sterling

Après une absence de plusieurs semaine, Hunt va prendre un verre (même plusieurs) verre au bar.

Il demande des news au barman.

Il se met à se foutre de la gueule de Hunt… en rabâchant toujours la même chose

Barman : il n’est pas au courant, hahaha, il n’est pas au courant… !

Après lui avoir cassé les dents sur le zinc de son bar, il m’annonce que la majeure partie de ses sœurs et de ses frères ont décidé de quitter la COP.

Hunt chercha où est parti sa famille…

Et là sa radio se met à grésiller : une voie, un peu métallique, se fait entendre.

Tony « Hunt » Sterling : mais c’est ce bon Hallen !

Après avoir compris pourquoi sa famille aavait quitté la COP, suite à la discutions avec Hallen et Ikar et surtout après plusieurs verres (et oui, ce vieux Hunt est un peu porté sur la bouteille).

Pour Hunt, le choix était simple vivre ou mourir.

Il choisit vivre, même si il doit mourir pour la vie de ses sœurs et frères.


Verset 8/11 – Joe Hartwell Hallen

Hallen était à terre… au pied du poste de pilotage. Le rédempteur n’était plus qu’un amas de taule et de débris. Le silence cynique était entrecoupé de quelques respirations métalliques, des respirations anarchiques… Lentes et rapides de temps en temps. Son esprit partait dans le passé, il retrouvait Kross, ses parents, Glumberg, ses camarades captifs, ses tortionnaires et son amour d’avant… Son seul et unique amour qu’il dut quitter brusquement lorsqu’il se fit emprisonner.

L’esprit de Joe était brisé, son âme brulée et son corps mutilé… Ses visions étaient comme un baroud d’honneur spirituel, il devait revoir cela avant le grand saut… Avant de partir définitivement de ce monde maudit pour lui.

L’espace de quelques secondes, il revenait à lui, incapable de bouger, incapable de se lever. Une voix interne lui disait de ne rien faire, de se laisser partir, que sa mission était accomplie, qu’il avait montré la voie.

Joe H. Hallen : Ils comptent sur moi…

Voix : Non, tu n’es rien Joe ! Ta vie fut une erreur, ce monde n’est pas fait pour toi, il ne ta apporté que malheur et désolation. Ils ne comptent pas sur toi, ils savent bien se défendre seuls et combattre l’empire sans toi… Tu crois quoi ? Que tu es important ? Que tu es un élément obligatoire ? Non, tu n’es que le parasite, tu fous tout en l’air et tout le temps ! Tu as toujours tout détruit ! Ta famille… Ton amour… COP… Et maintenant toi ! TU ES UN DESTRUCTEUR !

Joe : Mais… j’ai une mission… Elle est divine… Je dois apporter la paix à la galaxie…

Voix : Mais tu t’entends ? Tu crois que tu es le messie de cette galaxie ? Tu crois que tu vas la libérer ? La libérer de qui ? De quoi ? Tu n’as que de la haine ! Tu ne veux rien libérer, tu veux détruire… Détruire…. TU NE SAIS FAIRE QUE CA !

Joe : Tu n’as rien compris… Je dois libérer la galaxie de l’oppression…

Voix : NON ! Tu dois libérer la galaxie pour toi Joe ! Il n’y a rien de divin ! Ne justifie pas tes crimes et tes exactions ! Tu n’es rien qu’un criminel notoire, un fanatique ! Tu ne sais même pas pourquoi tu veux détruire l’empire… Tu es perdu !

Joe retomba dans le coma…

Des visions de son amour, de ses parents… Du temps ou tout n’était qu’inconscience, ou tout était beau… Se rebeller, fuir les forces de l’ordre et se retrouver pour savourer d’exquis moments… Des visions de plaines vertes et fertiles, du sourire de ses amis, des gens qui lui était chers…

D’une seconde à l’autre, son esprit l’envoie devant A. Glumberg…

Andrew Glumberg : 56, es-tu sur de ne rien me cacher ? Quelque chose me dit que la cible est encore en vie…

Joe : Je ne vous cache rien Monsieur. La cible est abattue.

A. Glumberg : Donc si je demande une reconnaissance, cela confirmera ce que tu dis ?

Joe : Oui Monsieur.

A. Glumberg : Hmmm, je ne te crois pas 56. Tu es un sujet étrange… Pourquoi résistes-tu autant ? Pourquoi refuses-tu de devenir un soldat docile et implacable ?

Joe : Je suis votre possession et votre parole est divine. La cible est morte, c’est tout.

A. Glumberg : Divine ? Il ne me semble pas que tes neuro puces soit configuré pour ce genre de termes…

Joe : Euh, je voulais dire, absolu.

A. Glumberg : 56 est inopérant, il feinte, reprogrammez-le !

Joe : NON ! PITIE NON !

Ce cauchemar fit convulser Hallen pendant une bonne minute. Le bruit du corps de Joe sur la carlingue du Rédempteur était terrible. Les sièges et les équipements se mirent à trembler violemment. A la seconde ou les convulsions se terminent, la voix qu’il entend revenait, sans répits…

Voix : Tu résistes à l’inéluctable, laisse-toi allez…

Joe : Je dois me relever… Ils ont besoin de moi…

Hallen retomba dans le coma. Dans ce silence ponctué d’une respiration lourde et métallique, la radio du rédempteur se mit à cracher :

Nargit : Joe, ici Nargit, j’apporte mon C54. Terminé.

Soudain, un astéroïde heurta violement le Hammerhead ! Une tourelle entière fut arrachée et causa un bruit sourd suivi d’une explosion au niveau d’un des réservoirs d’hydrogène. Un incendie s’y déclara quelques secondes après et se répandit dans tout le vaisseau. Les alarmes se mirent à tonner et les systèmes de sauvegardes du vaisseau se sont activés, causant une dépressurisation totale de celui-ci. Quelques secondes plus tard, le générateur de gravité explosa. Le vaisseau se mit à tourner sur lui-même et Hallen fut projeté contre la porte du poste de pilotage. Un de ses bras se dissocia de son corps à la violence du choc. Pas de sang, pas de tissus charnels, juste des câbles, des plaques de fer et des soudures cassés…

Au même moment, Joe rêvait qu’il se battait, qu’il affrontait une horde soldat de l’UEE déterminés à le tuer, à le démembrer. Il sentit que son bras se déchirait pendant la bataille… Dans sa fureur, il s’empara de son bras métallique pour frapper à mort les quelques soldats qu’ils restaient à exterminer, le tout en rigolant à éclat.

Joe : AHAHAHAHAH ! Je suis le BRAS armé de ma lutte ! AHAHAHAHAHAAH… Ouais, vous et l’humour ça fait deux hein ?!

D’une seconde à l’autre et sans rien comprendre, une vision de son amour perdu… Philomène.

Philomène : Joe ? Mon cœur ? Tu les as semés ?

Joe : Oui… Je peux me cacher chez toi pour la nuit ?

Philomène : Mouais, tu veux te cacher chez moi pour échapper aux flics ? Ou pour autre chose ? Dit-elle d’un ton coquin.

Joe : Philo, je suis désolé, je n’ai pas dormi depuis 48 heures, je suis sale… Il faut que je me repose…

Philomène : Mouais, allez laves toi et dors !

Joe : Non s’il te plait… Ne le prend pas comme ça…

Philomène : Tu veux que je le prenne comment ? Tu te barres une semaine faire je ne sais quoi avec tes potes du « LTR » et tu reviens comme une fleur avec les flics au cul pour dormir ? Et moi je fais quoi ? Je suis une planque ? Je suis un trou que tu baises quand tu fais pas exploser des trucs ?

Joe : Ecoute, je te promets que nous partirons loin, ensemble, une fois que j’aurais finis ce que j’ai à faire ici… Je te le promets ! Nous irons loin de cette planè…..

Philomène : BLA BLA BLA ! Je le connais ton discours ! Mais tu ne t’arrêteras jamais Joe ! C’est plus fort que toi, tu en veux toujours plus !

Joe : Arrête de t’énerver ! Je me bats pour nous la ! Je dois juste faire tomber ce fumier de gouverneur et on se casse ! PROMIS ! Tu as ma parole mon cœur…

Philomène : BORDEL ! C’est ta dernière chance Joe !

De retour contre la porte du poste de pilotage du Rédempteur. Joe ouvrit ses yeux pleins de larmes… Ce rêve se dit il… Si seulement je pouvais la retrouver… Sa respiration était de plus en plus difficile, le choc, en plus de lui arracher le bras, à écrasé son respirateur.

Voix : Bon, maintenant tu acceptes ? C’est tes dernières minutes… L’ONR ? Laisse-moi rire…

Joe : Peut-être est-elle morte aussi ? Ce qui veut dire que je la retrouverais ?

Glumberg : Oui… Et moi aussi tu me retrouveras !

Joe : QUOI ?

Kira : Joe ! Tu m’as oubliée…

Joe : Mais non !!

Kira : Ce connard qui me sert de père va bien ?

Glumberg : 56, tu es inopérant !

Philomène : Tu m’as abandonné Joe ! TU M’AS LAISSEE !

Père de Joe : TU ES LA HONTE DE LA FAMILLE !

Joe se remit à convulser violement. Il trouve la force de se lever et de se fracasser la tête contre la paroi en verre du poste de pilotage et tomba, inerte.

Voix : Tu comprends Joe ? Tu les as tous oubliés ! Glumberg, qui ta formé ! Kira, que tu as juré de venger ! Tes parents que tu as détruits et Philomène que tu as lâchement abandonnée ! Tu es un destructeur ! RIEN ne pourra le changer !

Joe : Je ne voulais pas… Je… non… Je les ai tous perdus ?

Voix : Oui… Tous ! Tu as même tué ton créateur ! Tu l’as torturé et mutilé ! Glumberg a fait de toi une machine parfaite !

Joe : Glumberg m’a tué !

Voix : Glumberg t’a ressuscité !

Joe : Tu te fous de moi ? Glumberg est ce qu’il m’est arrivé de pire ! Tout est de sa faute !

Voix : Tu n’étais qu’un petit con de rebelle incapable de comprendre pourquoi tu te révoltais. Glumberg t’a remis à ta place et à fait de toi un puissant guerrier ! Ton ingratitude ne laisse perplexe !

Soudainement, le générateur de gravité se remit à fonctionner, puis à dysfonctionner continuellement, provoquant de violents chocs dans le rédempteur. Joe en était le pantin. La gravité le balançait contre toutes les parois du poste de pilotage, contre les sièges, les équipements… La violence des chocs aurait tué n’importe quel être humain normal. Pour Joe, cela lui brisait encore un peu plus son squelette synthétique, lui écrasait ses prothèses et cassait le peu de fonction qu’il lui restait. Nombre de câbles et d’objets pointus se plantèrent dans son thorax, un des seuls endroits encore humains qui le composait. La douleur, il ne la ressentait plus, ou très peu. Elle n’était qu’une simple source d’information, rien de plus. Ses poumons en revanche, étaient exposés dangereusement.

Après quelques minutes de dysfonction totale du générateur de gravité, celui-ci se cassa définitivement. Hallen ne résista pas plus longtemps, et retomba dans le coma.

Voix : Ton équipage est mort Joe… Le rédempteur est en morceau et tes amis sont éparpillés aux quatre coins de la galaxie… Il est temps de rendre l’âme !

Joe : Mon âme est morte tu sais… Morte en même temps que ce CODEX…

Voix : Snif snif, tu vas me faire pleurer ! On s’en branle, c’est un bouquin !

Joe : Ce n’est pas « un bouquin », c’est un mode de vie, un serment… L’honneur !

Voix : Ouais, l’honneur pour l’instant tu l’as brulé ! Même ça tu l’as détruit… Allez, laisse-toi allez maintenant, c’est terminé !

Joe : Bon… Je suppose que tu as raison…

Voix : Enfin… De toute ta vie, c’est la phrase la plus censée que j’ai entendu de toi ! Félicitations !

Joe : J’ai mal tu sais… J’ai tout échoué !

Voix : Enfin ! Tu vois la réalité des choses ! Mais tu sais, moi, je suis enfouie en toi et tu ne m’écoutais jamais !

Joe : J’aurais surement du…

Voix : Philomène est peut-être là bas !

Joe : Philomène ?

Philomène fit une apparition dans l’esprit de Joe, elle était belle, rayonnante, pétillante ! De grands yeux verts et une moue à croquer.

Philomène : Maitre Hallen ?

Joe : Hein ? Mais c’est moi Joe !

Philomène : Non ! Taré de mégalo ! Tu vas vivre !

Joe se réveilla brusquement et vit un regard féminin radieux, noir comme les ténèbres. Au bout de quelques secondes, il prit Irénée à la gorge et se releva.

Il se mit à crier très fort

Joe : PHILOMENE ?! TU N’ES PAS COMME AVANT !

Soudainement, Zathrian se jeta sur Joe

Zath’ : Mon frère ! C’est Zath’ ! Lâche-la !

Joe serrait sa gorge si fort que les magnifiques yeux d’Irénée se remplissaient de sang.

Zath’ : JOE !

Joe : Mon équipage est mort ! Vous ne devriez pas être la ! Philomène ! Pourquoi penses-tu que je t’ai abandonnée ?

Irénée : M…M…Maitr…. Hal…. Hmmmpf

Zath’ : JOE ! LACHE LA TU ES EN TRAIN DE LA TUER !

Soudainement, Joe eu un éclair de lucidité et lâcha Irénée. Il regarda tout autour de lui, sans vraiment entendre ce qui lui disait Zath’.

Zath’ : JOE ! C’est Zathrian et Irénée ! JOE ! Ne m’oblige pas a te rebooter !

Zathrian se jeta sur sa belle pour voir l’étendu des dégâts, pendant que Joe déambulait se laissait porter par la 0G.

Irénée : Pourquoi m’a t’il fait ça ? Dit-elle en déglutissant difficilement.

Zath’ : Je ne sais pas ma belle… Il n’est pas dans son état normal… Il a perdu l’esprit…

Irénée : Je… Pourquoi Maitre Hallen m’en veut-il ?

Zath’ : Non, il ne t’en veut pas, regarde le, il est détruit !

Irénée : Tais-toi Zath’ ! Va le voir ! Et que ça saute !

Zathrian s’exécuta, et pris de l’élan pour aller en direction de Joe.

Zath’ : Mon frère ? Tu as prononcé l’avènement de l’Ordre Noir, tu te rappelles ? Joe regarda Zathrian à travers son casque brisé, mais aucune réponse.

Zath’ : Je suis Zathrian Kawaakari ! Tu es Joe Hartwell Hallen !

Joe : Ou est Philomène ?

Zath’ : Mon frère, je ne connais pas de Philomène…

Sans que Joe le voie, Zathrian scanna son respirateur discrètement. Le résultat était accablant, comme s’il n’avait pas respiré d’oxygène ses dernières heures, uniquement des médicaments et des drogues de toutes sortes.

Zath’ : Irénée… Joe va très mal, je ne sais pas comment il fait pour être encore conscient… Il va falloir que je l’éteigne un moment…

Irénée : Fais-le alors !

Zathrian s’exécuta et mit Joe en veille… Quelques heures plus tard, Hallen se réveilla troublé, mais l’esprit plus ou moins clair dans le Preliator.

Joe : Zath’ ? Mon frère ?

Zath’ : Joe… Putain t’étais complètement parti en vrille ! Tu te sens comment ?

Comme s’il ne s’était rien passé, Hallen se mit à reprendre son ton froid, son ton naturel.

Joe : Nous devons regrouper nos frères et nos sœurs, ils sont éparpillés dans la galaxie…

Irénée : Euh, Maitre Hallen… Votre bras, vos multiples perforations… Ce sera d’abord un passage à l’infirmerie du Preliator.

Zath’ : Ouais, tu récupères vite toi. Tu te rappelles que tu as failli nous tuer ?

Joe : Mon frère, je m’en rappelle. Et si tu me connais bien, tu sais que j’en suis navré… Irénée, je suis désolé de t’avoir fait mal, et je vous remercie d’être venu… Sans vous, je me serais laissé aller… Et je serais mort. Mais encore une fois mon frère, ma sœur… N’oubliez pas que nous sommes éphémères, et que notre mort ne doit pas stopper notre combat… Notre combat est plus fort que tout !

Zath’ : Ouais… Il récupère vite…

A la vue d’une caisse qui émettait des pleurs, Joe se leva pour aller la voir.

Joe : Qui est à l’intérieur ?

Zath’ : Balter Skint, Haut Avocat… Je le connais d’avant… BALTER ?!

Balter S : J’en peux plus d’être là-dedans…

Joe : Sortez-le.

Zathrian ouvra le coffre, on peut y voir un homme recroquevillé sur lui-même, sentant l’urine et le désespoir.

Zath’ : Balter, je te présente Joe Hartwell Hallen !

Balter S : Je vous en prie, ne me faites pas de mal…

Il s’extirpa du coffre et resta prostré, debout face à Joe, les jambes tremblantes. Hallen le regarda sans le fixer, comme un lion n’ayant pas mangé depuis des jours.

Irénée : Mon Zath’, viens avec moi…

Au bout de quelques secondes, Balter Skint et Joe Hallen se retrouvèrent seuls. Le Haut Avocat regarda Joe de la tête au pied, il vit un homme doté d’un seul bras, perforé de partout avec une armure brisée de toute part. Si j’arrive à l’assommer, je pourrais prendre son arme se dit il… Balter avait le regard figé sur le pistolet de Joe..

Joe : Je te le déconseille, cela ne me ferait pas grand-chose, hormis me mettre très en colère.

La voix métallique, puissante et froide de Joe s’empara de Balter, qui se tétanisa.

Joe : Tu es un parasite, un traitre à l’humanité. Mais si mon frère t’a présenté devant moi, c’est que tu as une utilité… Quelle est-elle ?

Balter : Je… Euh, je ne sais pas.

D’un coup, Joe se mit à crier très fort

Joe : Dépêches toi ! Dis-moi à quoi tu pourrais bien servir !

Balter : Je… Je… Je suis un Haut P-P-Placé, un haut A-A-Avocat… Je S-S-Suis un fonctionnaire Monsieur Hallen

Joe : Tu m’appeleras Grand Maitre Hallen, un minimum de respect à observer Balter… Tu ne crois pas ?

Balter : Oh si bien sur Grand Maitre Hallen, bien sûr…

Joe : Bien, tu attends là. Si tu bouges tu meurs. Joe prit la radio…

Joe : Hallen à Ikar, tu me reçois ?

Au bout de quelques secondes :

Ikar : Attends Astoria, Oui Joe ?

Joe : Je t’envoie les coordonnées du Preliator, vient dès que tu peux.

Ikar : Reçu Joe, terminé.

Balter, paniqué se mirent à poser une question.

Balter : Ah mais c’est Monsieur Highfall ! J’ai déjà enten….

Joe : Ferme ta gueule.

Balter : Oh oui Monsieur…

Joe : LE RESPECT !

Balter : Oui Grand Maitre Hallen…

Joe reprit sa radio

Joe : Hallen à Hyastan, vous me recevez ?

Nargit : Oui boss, transmettez !

Joe : Tu vas recevoir les coordonnées du Preliator, vient dès que tu peux.

Nargit : Bien compris !

Balter fuyait du regard lorsque Joe posait le sien sur lui. Impossible de savoir ce qu’il pense se dit Skint… C’est un malade ce mec…

Joe : Hallen à Wright, tu me reçois ?

Kait’ : 5/5 grand taré ! Pourquoi t’as fait ça ?!

Joe : Pour sauver les miches de tout le monde. Je t’envoie les coordonnées du Preliator, viens dès que tu peux.

Kait’ : Ouais… Il va falloir que tu m’expliques ! J’arrive.

Fatigué, Hallen se mit à chercher d’un endroit pour s’assoir. Lorsqu’il s’approcha d’une porte, il se mit a entendre des cris, des cris de jouissance de Zathrian et d’Irénée, au loin.

Joe : Euh, je vais m’assoir ailleurs…

Joe : Hallen à Gilou, tu me reçois ?

Gilou : Je te reçois boss !

Joe : Je t’envoie les coordonnées du Preliator, vient dès que tu peux.

Gilou : Reçu, je me mets en route !

Joe : Hallen à Hunt, tu me reçois ?

Tony : Je te reçois mon frère !

Joe : Je t’envoie la position du Preliator, vient dès que tu peux !

Tony : Bien pris, je pars !

Soudainement, Balter fit le choix de se lever et de se mettre à courir vers le fusil de Joe posé sur une caisse. Sans qu’il ait eu le temps de parcourir la moitié du chemin, Joe dégaina son pistolet et lui tira une balle dans les jambes. Skint tomba brutalement à terre, la tête la première et se mit à hurler de douleur. Joe rengaina son pistolet lentement et, pendant que Balter mélangeait les cris et les pleurs, Hallen reprit sa radio.

Joe : Hallen à James.

James : Oui boss ?

Joe : Je t’envoie la position du Preliator, viens dès que tu peux.

James : Je m’équipe et j’arrive !

Joe posa sa tête contre le mur, comme pour s’y détendre dans un fond sonore sinistre composé des cris et des larmes du Haut Avocat. Les cris de l’UEE se dit il… Quel bonheur de l’entendre désespéré… Quelques secondes plus tard, Irénée passa sa tête au niveau d’une porte.

Irénée : Tout va bien Maitre Hallen ?

Joe acquiesça d’un signe de tête.

Irénée : D’accord, on arrive dans pas longtemps.

Irénée rentra sa tête et referma la porte. Hallen reposa sa tête contre le mur, comme pour réfléchir… Réfléchir à l’avenir, à ce qu’il s’est passé ces dernières heures… Son état critique, Philomène… L’Ordre Noir… COP… Tout va tellement vite ! Et cette voix… Suis-je en train de devenir fou ? Je me suis parlé à moi-même… Comment est-ce possible ? Un déréglage dans mes neuro puces ? Joe était plein de questions, mais hors de question d’en faire part à Zathrian et aux autres. Hors de question de montrer un signe de faiblesse. Il se mit à délirer, à avoir des pensées paranoïaques… Et s’ils voulaient que je sois faible ? S’ils voulaient me voler le trône de l’Ordre Noir ? Rien ne doit transparaitre ! Cette voix ! Cette voix doit mourir ! Cette conscience est en moi, je dois la vaincre !

Voix : J’ai juste fait une pause Joe ! Je suis toujours la hein… Et déçu de voir que tu ne retiens pas les leçons !

Joe resta muet, il fit comme s’il ne l’avait pas entendu. Rien ne doit transparaitre se dit il en boucle, encore et encore…

Voix : Tu peux faire ce que tu veux ! Ils penseront que tu es fou si tu me parles, et tu vas finir par le faire… Je vais te harceler !

D’un seul coup, Joe se mit à hurler.

Joe : FERME TA GUEULE ! Je ne t’écoute pas !

Balter s’arrêta brusquement de pleurer et de geindre et regarda Hallen.

Balter : Bien Grand Maitre Hallen, j’arrête

Joe prit sa tête dans sa main, persuadé qu’il était en train de tourner la carte, de devenir fou. Ils vont penser la même chose… Mes frères et mes sœurs…. Je dois le cacher à tout prix… Je dois rester fort ! Et Philo… Je dois la retrouver !

Voix : Et l’Ordre Noir ? Ton pathétique combat ? T’en fais quoi ?

Comme pour le sauver, Zathrian arriva.

Zath’ : BALTER ! Je t’avais dit de te tenir tranquille !

Zathrian se dirigea vers Balter avec élan pour lui donner un bon gros coup de pied dans les côtes, juste avant de l’assoir contre sa caisse.

Joe : Mon frère, il est temps de créer l’Ordre Noir ! J’ai convoqué tous nos frères et sœurs !

Zath’ : Une parole saine ! Bon, Irénée doit t’ausculter, vient dans l’infirmerie.

Une manœuvre ? Joe se mit instamment pleins d’idées en tête. Vont-ils me détruire définitivement ? Je ne peux pas prendre ce risque… Je dois diriger l’Ordre Noir ! Ma destinée est divine ! Impossible de prendre le risque !

Joe : Non mon frère, tout va bien.

Zath’ : Grand Maitre… Non, tout ne va pas bien, tu es littéralement démembré, ton respirateur est colmaté… Il faut qu’Irénée regarde ce que tu as…

Joe : Mon frère, cela peut attendre, nos frères et sœurs ne vont pas tarder…

Irénée pointa le bout de son nez dans la salle et regarda le sang par terre.

Irénée : Ahah ! Maitre Hallen a fait un trou dans le sac à viande ! Dit-elle en souriant

Irénée : Allez Maitre Hallen, je dois continuer de vous réparer !

Joe : Merci ma sœur, mais je vais bien.

Zath’ : Mon frère, ce n’est pas une question, tu vas à l’infirmerie !

La panique envahit Joe, impossible de les suivre se dit-il. Ils vont me tuer…

Zath’ : Ça va mon frère ? T’as pas l’air bien là !

Joe : Tout va parfaitement bien !

La voix interne refit son apparition…

Voix : T’es menteur en plus ? Tu touches le fond… Ton combat est divin ? Mais tu ne fais même plus confiance à tes « frères et sœurs » ? Quelle déception…

Zathrian vit bien que quelque chose n’allait pas. Discrètement, il prit en main son sniffeur de paquet, pour tenter de scanner les neuro puces d’Hallen. Le résultat est sans appel, une des neuro puce est en dysfonction et son niveau de stabilité est critique.

Zath’ : Ma belle, tu viens avec moi ? Dit-il en faisant un clin d’œil à sa bien-aimée.

Voix : Tu vois, ils vont comploter contre toi Joe… Ah Ah ! Mais tu ne peux rien contre ça… Enfin, tu peux les tuer si, mais les autres, que vont-ils penser ?

Brusquement, Hallen se leva et se mit à frapper tout ce qu’il voyait, chaises, caisses, luminaire, objets… tout se mit à voler violement. Dans sa fureur, il se mit à entendre la voix déterminée de Zathrian :

Zath’ : C’est pour ton bien mon frère…

Zathrian appuya sur le bouton pour déconnecter les neuro puces d’Hallen, qui tomba raid à terre..


Verset 9/11 – Zathrian Kawaakari

Zathrian et Irénée eurent tout le mal du monde à transporter le corps de Joe Hallen à bord du Preliator. Mètres après mètres, ils portèrent la carcasse dans les couloirs du Carrack. Les bras engourdis par la douleur, et le front ruisselant ils déposèrent la masse de près de 100 kilos devant l’ascenseur.

Irénée : Je l’emmène à l’infirmerie On va lui faire passer un scanner rapide, et lui donner un remontant avant que les autres n’arrivent. Ils ne devraient pas le voir comme ça, leur moral risque d’en prendre un coup.

Zath’ : C’est louable de ta part, mais une IRM risque de le tuer… et nous avec. Du point de vue fonctionnel. Il s’agit plus d’une machine que d’un être humain. Qui sait ce que ce malade de Glumberg à bien pu bricoler là-dessous. J’ai une autre idée. Nous allons le mettre dans la baie des drones. Il y a du matériel de diagnostic.

Après encore un court moment de souffrance, Ils arrivent tant bien que mal dans la pièce. Le bras robotique souleva délicatement Joe Hallen pour le placer dans un caisson de diagnostic. Il y eut le sifflement hydraulique des connectiques, puis la caisse se verrouilla. Le processus de réparation était en marche. A travers la fine paroi vitrée, des étincelles de soudures jaillissaient de temps à autre du corps démembré.

Écoute, fit Zath. Je ne sais pas ce que l’on va trouver à l’intérieur mais malgré tout le respect que j’ai pour Joe. Si nous perdons le contrôle de la situation, tu expulses le caisson dans l’espace. C’est clair ?

Irénée : Pourquoi moi ? Attends ! Non ! Ne me dit pas que… dit-elle en désignant le siège de contrôle à côté.

Zath’ : Si. Je vais plonger. Je dois en avoir le cœur net.

Irénée : Tu veux te connecter à Joe ? Sa phrase mourut dans un cri aigue. La femme sauta comme un félin pour bloquer le passage à Zath.

Irénée : C’est non ! J’en ai vu beaucoup s’assoir dans ce fauteuil, peu en sont revenus indemnes.

Zath’ : Ma chérie. Il ne s’agit pas de toi, de moi, ni même de Joe. Tout cela nous dépasse, c’est bien plus grand que nous. Nous devons… nous devons faire preuve d’abnégation.

C’est à ce prix ? Ragea-t-elle dans un cri de jalousie.

Oui, murmura presque Zath’.

Il prit place dans le fauteuil de plongé, avec un calme religieux. Il ajusta rapidement les sangles, les électrodes puis plaça sa tête dans le casque VR.

Zath’ : N’oublie pas, reprit-il, si ça dérape. Ejecte le caisson.

Il pressa la commande on et immédiatement l’alcôve de cyber-plongée se verrouilla. Il eut un léger bourdonnement, une latence puis ce fut l’orage.

Un individu nu, inconscient, seul dans une nuit de synthèse plongeant dans l’âme d’un homme-machine malade. Ce fut pour Zath’ comme tenter de se tenir debout en plein cyclone. Dans les ténébres absolus du chargement un déluge d’électron le faucha à la vitesse de la lumière. Des cascades de data et de sous-sytèmes pleuvaient tout autour de lui, envoyant à son cerveau une quantité d’informations pouvant lui griller les synapses d’un moment à l’autre. Aucun n’être humain n’auraient pu soutenir ça.

Très vite la douleur physique accompagna la douleur mentale, un feu digital, une avalanche de cyber-aiguilles transperçant son être comme une antique vierge de fer. Il lui semblait que quelqu’un criait dans sa tête jusqu’à en faire éclater son crâne.

Je dois me concentrer, se répéta Zath’, respirer, ne pas me laisser submerger. Je dois… trouver… le bon chemin.

Son entrainement et son savoir lui permit de commencer à éviter les flux de données corrompues, les alertes, et la redondance des taches cron.

Je dois descendre, lui dit son esprit, plus profondément. Trouver… la source… de la corruption.

Les surcouches commencèrent à apparaitre, comme des objets se rendent visibles à quelqu’un habituer à évoluer dans la nuit. Ce fut un millefeuille de plusieurs teraflops de données s’enchevêtrant comme les strates anarchiques d’une évolution géologique grotesque : mémoire tampon, sauvegardes, exécution système, allocation cognitive… tout était fragmenté, morcelé comme une planète ayant explosée de l’intérieur.

De l’intérieur ? Cette question résonna dans l’esprit de Zath à la façon d’un coup de fusil. De l’intérieur ?

Autour des débris de la neuro-conscience d’Hallen, gravitaient d’autres algorithmes bien plus sombres et complexes. Une gangrène autoritaire et tyrannique sous forme de milliards de ligne de codes, dont les ramifications s’étendaient jusqu’à l’infini.

Zath’ : Glumberg ! Voilà ton œuvre !

Une voix désincarnée tonna soudain dans la tête de Zath’

Voix : Laisse donc ce bricolage nauséabond ! Ce n’est que la partie d’un tout, une brique structurelle qui ne s’assemble pas avec les autres ! Tu es curieux ? Tu souhaites en savoir plus ? Hahaha, parfait, je t’emmène au fond du gouffre, Neuromancien !

La sensation étrange d’être happé vers les abysses envahit l’esprit de Zath, quelque chose de sombre l’avait agrippé, une ancre digitale le faisant sombrer vers l’Enfer. Soudain tous les firewalls de Zath éclatèrent les uns après les autres. Un nageur trop confiant au milieu d’un banc de requins cybernétiques. .. une goutte de sang… un frolement… le visage de la mort…

De l’intérieur, gémit Zath’ d’une contrition psychique. Ça vient de l’intérieur.

Tout lui fut ouvert, rien ne fut épargné. En un quart de secondes une masse incroyable d’informations fut injecté dans son cortex.

Ça brûle, hurla Zath’ dans le silence, comme si ses deux hémisphères se gelaient en même temps. Le feu noir… froid… désespoir !

Durant ce laps de temps la vie entière de Joe Hartwel Hallen se projeta devant ses yeux : sa naissance, ses parents, le rejet, Philomène, Glumberg, Kross…

Samsara, criait la conscience de Zath’ !

Mort, abandon, désespoir, torture, mort, haine, chirurgie, mort, UEE, désespoir, mort, mort, UEE, mort, mort, mort… la moindre traitrise, cette culpabilité, les instruments de Glumberg s’enfonçant dans la chair nue de Joe, Kira, Codex, Philomène… Zath’ mourut un million de fois pour renaître à nouveau, chaque brique s’emboitant jusqu’à former une pyramide monstrueuse d’abjuration.

Voix : Tout va te paraître dérisoire, mais n’abandonne rien. Ne cède rien au désespoir ! Utilise tes rêves. Et même s’ils sont cassés, recolle-les !

Zath’ : Aucun être humain ne peut endurer ça !

Voix : Le vrai désespoir ne naît pas devant l’adversité obstinée, ni dans l’épuisement d’une lutte inégale. Il vient de ce qu’on ne connaît plus ses raisons de lutter et si, justement, il faut lutter ! Tu vas ressentir le désespoir ! Je vais te briser !

Un cri d’agonie gronda dans sa tête semblable au hurlement d’un viol, d’une personne brûlé vive… puis…

Tout s’arrêta.


Au fur et à mesure qu’il arpentait une plage paradisiaque, les pas de Zathrian disparaissaient sous les allés et retour de la marée. La fine trace de ses pieds se perdait derrière lui dans l’écume blanchâtre des vagues turquoises, séchant déjà sur le sable des kilomètres de dunes.

Encore une fois la plante de ses pieds s’enfonça mollement dans le sable humide et encore une fois le reflue marin se chargea d’effacer ses traces. Comme si fouler cette terre était un blasphème, la mer ce jour-là, s’était décidée à gommer tout trace de son passage.

Tu n’existes pas, lui murmurait chacune de ses vagues.

Dans sa rêverie vagabonde, il se saisit d’une branche échouée sur la poudre cristalline et entreprit de dessiner avec. L’espace d’une seconde un sentiment étrange prit possession de lui, comme si le morceau de bois n’était qu’un prolongement de son bras et sa rêverie un prolongement de la réalité.

Illusion ou réalité qu’importe, si la vie tentait encore une fois de l’emporter il lui suffisait de fermer les yeux. Encore une fois.

Samsara, songea Zath’.

Dans son univers nouveau, le crissement du sable lui apprit qu’il était en train de tracer des courbes. Le dessin, suivant un songe, ce fut l’unique méthode qu’il trouva pour garder un contact physique avec ce qui ne peut être touché.

Sans s’en rendre compte, des lettres se dessinèrent d’elle-même dans le sable.

A.D.R.I.A.N

Sans doute Zathrian savait-il que tout cela n’était qu’un rêve. Mais ce fut son rêve, et plus aucune réalité ne valait celui-ci.

Au loin, dans les ondulations de chaleur s’échappant du sol, apparut une silhouette gracieuse au déhanché féminin. Ne l’apercevant pas immédiatement, il fallut à Zathrian un certain temps pour remarquer ces délicats pieds nu foulant le sol poudreux.

Dans les cambrures lascives de la plage un bédouin s’avança vers lui dans une tunique noire au vent, un bracelet de topaze autour de la cheville.

Bédouin : Je vois que ton cœur n’a pas oublié !

Zath’ : Qui êtes-vous ?

Pour première réponse, Zath’ ne reçut qu’un petit rire moqueur typiquement féminin.

Bédouin : Pour ce que je crois savoir de la race humaine, Adrian. Te voilà fou, ou mort !

Zath’ : Qu’est-ce que ! La douleur, elle s’est arrêtée !

Zathrian ouvrit les yeux comme s’il voyait pour la première fois de sa vie et balaya l’endroit du regard.

Zath’ : Un construct ?

Bédouin : Non, pas vraiment. Mais l’idée est là !

Nouveau rire moqueur, suivi d’un soupir navrant.

Bédouin : C’est plutôt amusant en fait. De tous tes souvenirs, de toutes les personnes que tu as connues, c’est moi que tu appels ?

Zath’ : Je ne crois pas que nous soyons présentés !

Bédouin : Ah Adrian ! Tu ne m’aides vraiment pas ! Je suis… toi ! Ou tout du moins, une version projetée de toi. Ton esprit, son subconscient, ton avatar, ton Dieu… nomme cela comme il te plaira mais… Oh ! Non ! Tu parles de l’image de moi ? N’est-ce pas ? Eh bien, d’après ce que tu en sais, je suis ta belle-mère, non ? Zara Pochemuchka ! Navrant, n’est-ce pas ?

Zara baissa les yeux vers le dessin de Zathrian, que le va et vient de la marée commençait à effacer. Elle se saisit elle-même du bâton, puis retraça les courbes par-dessus. A.D.R.I.A.N

Zara Pochemuchka : Tu te souviens ? Bien. Tout n’est pas encore perdu alors Adrian !

Zath’ : Qui est-ce ?

La femme prit Zath’ par la main comme une mère emmène son fils un premier jour d’école.

Zara Pochemuchka : Viens avec moi. Nous allons marcher.

L’écume léchait doucement leurs pieds, le sable crissait et les deux âmes s’unir dans la discussion.

Zara P. : Tu t’es perdu, il me semble. Il est plus facile de mentir aux autres que de se mentir à soi-même, n’est-ce pas ? Combien d’identités différentes ? Combien de fichiers falsifiés ? De vies prises ? Combien de mensonges semés au vent, Adrian ? Ta vie, est une illusion. L’être humain s’est réduit à un assemblage de 0 et de 1. Zathrian Kawaakari n’existe pas ! Quel nom ridicule ! Tu te nommes Adrian Kawé-Quari, fils d’un couple aimant ayant exercé la profession de recycleurs indépendants. Mais cette vie, tu n’en as pas voulu. Trop fastidieuse, trop dégradante sans doute ? Alors tu t’es établi dans un R&R, ta nation en modèle réduit ! Les jours et les années se sont écoulés, t’abreuvant de récits provenant des quatre coins de la galaxie. Ce capitaine marchand indépendant dont une trust a fait une OPA sur l’affaire familiale, cette femme en cavale ayant fui les camps de l’Advocacy, ce Tevarin à la recherche de sa sœur Kardel’A, cet ado exubérant se vantant d’être un membre d’Ultramarine… Tout cela ne t’appartient pas Adrian, non ! Tu es un fantôme drapé dans un manteau de canulars, un mythomane dont la religion est l’imagination ! Quel djinn pervers tu fais !

Zara P. : Je dois bien avouer que ma fille a vu un certain potentiel en toi, que n’ai pas décelé tout de suite. Si, nous n’avions pas eu ce… désaccord… tu serais aujourd’hui à ma place, Adrian. A la tête des Pourvoyeurs.

Zath’ : Patriarche d’une xéno-secte ?

Zathrian éclata de rire sous le regard noir de Zara.

Zara P. : Aujourd’hui tu es membre fondateur d’un Ordre au sein duquel tu racontes à qui veut l’entendre ton passé de fils d’une famille de xéno-marchand. Naturellement ! Ça n’a absolument rien à voir ! Le Karma est un fleuve Adrian. Il coule, creuse des canyons, s’enfonce sous terre mais revient toujours dans son lit. Tu n’y échappes pas. Cesse de fuir.

Zath’ : Alors. Si rien n’est vrai…

Zara P. : Tout est possible ! Pour peu que tu renonces. Le néant lave les mensonges, du néant nait le tout. Le renoncement n’est pas une mort. C’est une naissance. L’homme moderne, celui forgé par l’UEE, est cet être revenu de tout, fier de ne croire à rien d’autre qu’à son propre pouvoir. Une confuse volonté de puissance le pousse à obéir à ses seuls désirs, à dominer la nature à sa guise, à ne reconnaître aucune référence qui déborderait sa vision unidimensionnelle et close. Il s’attribue des valeurs définies par lui-même. Au fond de lui, ayant coupé tous les liens qui le relient à une mémoire et à une transcendance, il est terriblement angoissé, parce que terriblement seul au sein de l’univers vivant. Il se complaît dans une espèce de relativisme, une ambivalence qui corrompt tout ce qu’elle touche. Son humanité s’en va Adrian. Comme la tienne s’en est allée.Son existance tout entier se contient dans un conte que l’on raconte à un enfant ! Sans justifications aucunes ! C’est une grande douleur, une dissolution permanente ! Mais il existe une solution…

Zath’ : L’abjuration absolue, le nihilisme ultime !

Zara P. : Oui ! Ta voie ! La liberté du vide ! Maitenant va ! Et meurs une dernière fois !

A nouveau la douleur revint, le feu noir de la data qui consume l’esprit. Chaque centimètre de peau criait d’une souffrance inouïe, l’acide de la vie remplissait ses poumons d’une sève corrosive et puante. La vierge de fer digitale, le bucher par l’électron.

Le noir. Le blanc. La vie.


Retour à la réalité.

Zathrian reprit conscience, assis dans le fauteuil de plongé, le visage couvert de sang et de bleus. C’était là, la marque des efforts désespérés d’Irénée pour le faire revenir au réel. Ou tout du moins à cette parodie que ses amis considéraient comme tel.

Au fond de la salle une lourde et impeccable armure noire le fixa dans le silence. Joe Hallen comme au premier jour, au sommet de sa forme, flanqué d’une femme qu’il ne reconnut pas immédiatement.

Zath’ se leva, regarda les deux humains d’un œil vide, comme s’il voyait à travers eux. Puis s’exclama d’un ton péremptoire :

Zath’ : Je suis libre !

Irénée explosa en larme, et se tournant vers Hallen, lui demandant d’une voix presque éteinte.

Irénée : C’est à ce prix ?

Le cyborg posa sa main sur la tête de la femme. Puis, avec un sourire sardonique prononça :

Joe Hallen : Oui, ma sœur. Et bientôt, toi aussi tu seras comme nous. Libre.


Verset 10/11 – Gilou Dans Gwadek

Octobre 2050, Système STANTON, avant poste UEE ; ceinture d’astéroïde secteur 13…

Gilou, son blaster pointé sur la tête d’un des agents de l’avant poste, à la recherche de sa Bretonne Mobile…

Gilou : OU EST MON VAISSEAU VERMINE UEE !

Agent de l’avant poste : Euh euh je n’en sais rien ! Tous les biens confisqués par l’empire sont transférés dans un système tenu secret défense dont seul l’état major connaît l’emplacement.

Gilou : Quoi d’autres ?

Agent de l’avant poste : C’est tout ce que je sais ! Par pitié me tuer pas.

Gilou :Jj’ai pas de temps à perdre alors parle sinon je te…

Bip Bip Mes frères et soeurs, je viens de vous libérer de vos chaînes. Je viens de tuer l’espoir de la galaxie… Je viens d’exterminer la seule chose ayant de la valeur… Notre CODEX est MORT ! Et je revendique cet acte de traîtrise ultime ! Nous fonderons l’Ordre Noir… Nous fonderons l’extermination de l’UEE. Je n’ai plus rien à perdre, je n’ai plus rien que mon corps mutilé… Je proclame l’avènement de l’ordre extrême, l’avènement d’un autoritarisme noir, d’une discpline de fer. (Bruit de respiration forte) Prenez le chemin que vous sentez juste ! Restez chez COP, et continuer de combattre l’UEE avec valeurs et pour la dignité des faibles… Ou rejoingnez la croisade noire, ou notre unique valeure est l’annihilation de l’UEE, à n’importe quel prix ! Je suis Joe Hartwell Hallen… Et je me proclame Grand Maitre de l’Ordre noir… TUONS LES TOUS.

Agent de l’avant poste : C’était quoi ça ? Argh ; Non pitié ! je…

Gilou : Pan !

Gilou resta debout silencieux devant le cadavre de l’agent qu’il venait d’exécuter. Il remit son blaster sur son armure et se mit en direction du centre de contrôle de l’avant poste.

Gilou : Joe Joe, Vielle canaille ! Tu t’es enfin décidé. Depuis tous ce temps, tu te décide à détruire ce CODEX. COP est donc ainsi une époque révolue à tes yeux. Comme je te comprend !

Une fois arriver dans la salle de contrôle un message d’alerte retentit dans tout le batiment :

Haut parleur : Alerte vous entrez dans une zone non autorisée ! Veuillez quitter la pièce sans faire d’histoire.

Gilou sortit des son sac des explosifs qu’il disposa sur le réacteur ainsi que l’ordinateur central de la station. Puis il quitta la pièce sans bruit, marchant sur les corps des gardes massacré de sa main quelque minutes plus tôt.

Une fois devant la porte principale, il sortit sa radio et contacta Joe Hallen.

Gilou : Joe, ici Gilou. Les ténèbres m’envahisse ma détermination à vaincre l’UEE n’a jamais était aussi forte ! Je rejoins l’Ordre Noir. Je te fait le serment de détruire cette empire quel qu’en soit le prie à payer. Gilou terminer.

La transmission terminée, il monta dans son chasseur et s’éloigna de la station. Une fois à bonne distance il sorti un détonateur de son sac…

Gilou : Par les ténèbres j’assouvirai ma vengeance. Car tel est la voie du guerrier breton ! L’absolution ne sera que la seul issue à leur rédemption.

Gilou : clic ! « explosion de la station »

Gilou : Joe ici, Gilou je te rejoins à la maison terminer.


Verset 11/11 – Joe Hartwell Hallen

Zath’ se leva, regarda les deux humains d’un œil vide, comme s’il voyait à travers eux. Puis s’exclama d’un ton péremptoire :

Zath’ : Je suis libre ! Irénée explosa en larme, et se tournant vers Hallen, lui demandant d’une voix presque éteinte.

Irénée : C’est à ce prix ? Le cyborg posa sa main sur la tête de la femme. Puis, avec un sourire sardonique prononça :

Joe Hallen : Oui, ma sœur. Et bientôt, toi aussi tu seras comme nous. Libre.

Quelques longues secondes de silence… Ponctuées des pleurs d’Irénée et de la bruyante respiration de Joe… Quelques longues secondes… Zathrian regardait dans le vide, un regard plein de certitude, de terreur… Irénée essayait de se contenir, de comprendre ce qu’il s’est passé. Son regard habituellement noir était présentement celui d’une enfant qui essayait de comprendre le monde, de son point de vue presque naîf. Et enfin, Joe Hallen, imperturbable, comme si il ne s’était rien passé, comme si le voyage de Zathrian l’avait libéré, libéré de ce poids immense qu’il portait depuis bien longtemps… Hallen se sentit plus libre, plus léger.

Joe Hallen : Ma soeur… Mon frère… Je dois vous montrer ce que je suis réellement… Parce que toi Irénée, tu m’as redonner vie et parce que toi Zathrian, tu as fais le choix de savoir… De comprendre… Vous allez appuyez sur le bouton d’éjection de mon armure, tout en maintenant le respirateur sous pression. Vous allez ensuite tirer fort dessus. Faites attention de dévisser toutes les vis et… Enfin, vous comprendrez…

Zathrian releva les yeux sur Hallen, puis sur Irénée.

Joe Hallen : Je veux me présenter tel que je suis devant ceux qui seront à l’origine de notre futur regroupement… Sans ma carapace ! Je veux qu’ils puissent voir au moins une fois ce que je suis réellement ! Je veux qu’ils comprennent qui sera leur maitre…

Irénée, en s’essuyant les yeux avec vigueur.

Irénée : Maitre Hallen… Nous savons qui vous êtes… Je ne suis pas sur de vouloir savoir…

Zathrian s’élanca vers sa bien aimée et lui dis doucement ceci

Zath’ : Ma chérie… C’est à ce prix… Tu l’as dis… (en s’adressant à Joe) Bien mon frère… nous le ferons.

Hallen prit une grande respiration et se mit à lever les bras, à écarter les jambes et à légèrement relever la tête. Zath et Irénée se mirent à retirer l’armure de Joe. En appayant sur les différents boutons et en maintenant la pression sur le respirateur, de grands bruits de dépressurisation se faisant entendre… Du liquide sortait des différentes jointures maintenant ouverte. Irénée maintenait le respirateur pendant que Zathrian tirait sur les différentes parties de la carapace de son frère.

De son côté, Hallen se sentait vivre… Se retrouver sans son armure… A nu… Il jubilait déjà de ce moment.

Au bout de quelques longues minutes, Zathrian et Irénée venaient de terminer de retirer cette épaisse couche de métal, de durites et de circuit. En face d’eux, ils avaient Joe Hartwell Hallen… Ils le regardaient sans s’arreter, les yeux grands ouverts…

Zath’ : Mais… Comment est ce ? Possible ?

Irénée : Je… Je… M… M… Maitre Hallen ?Hallen se sentait comme le Christ, libéré de ses chaines… De sa croix… Les bras levés, il se mit à regarder ses libérateurs, longuement…

Joe Hartwell Hallen sans son armure

Joe Hallen : Cela fait si longtemps ! Je ressens la lumière ! La douleur ! C’est éxaltant !

Hallen se mit à rire aux éclats, longuement. Comme si il vidait son désespoir et sa souffrance passée..


La folie… c’est ce que Zathrian et Irénée se mirent à penser… Est-il fou ? Est-il en extase ? Est-il apte à nous diriger ? Pendant que le rire gras et métallique de Joe résonnait dans la salle des drones… Cette scène sinistre et profondément sombre, ils en étaient les acteurs… Derrière la porte de la salle, se trouvait tous les fondateurs… Ikar, Gilou, Kaitlyn, Nargit, Tony, James, en attente de l’avènement d’un ordre nouveau, plus autoritaire, plus sombre… Dans la droite lignée de la croisade noire annoncée il y a peu.

Kaitlyn : Il est… devenu fou ?!? Dit-elle d’un ton grave lorsque Zathrian se mit à sortir de la salle.

Zathrian : Ma sœur… Je ne sais pas… Mais il a changé… C’est certain.

Nargit : Changé ? Comment ça ?

Gilou : Bah moi, ça me plait ce que j’entends ! Il a l’air heureux !

Tous les regards se braquèrent sur Gilou, des regards stipulant l’incompréhension.

Gilou : Bah ouais, il a l’air en forme ! C’est plutôt bon signe pour aller casser de l’UEE !

Ikar : Gilou, de ce que Zath’ à l’air de dire, c’est plutôt qu’il est en train de péter les plombs !

Zathrian baissa les yeux à terre.

Zath’ : Je ne sais pas ce qu’il a… Il nous a demandé de retirer son armure… Je ne sais pas si vous devriez le voir ainsi.

Kaitlyn : Quoi ?! Comment ça il a retiré son armure ?

Zathrian : Baaah oui. Il n’a plus son armure, il nous a demandé de la retirer… Il trouve cela exaltant… Il dit qu’il se sent libre…

Kaitlyn : Ouais, il devient dingue quoi…

Un très court silence suivi, un silence ponctué du rire machiavélique de Joe qui résonnait dans tout le Préliator.

Tony : Ou est le Rédempteur ? Il était parti avec je crois.

Zathrian : Le convoi, il l’a vraiment attaqué… Il ne reste plus grand chose du vaisseau du boss…

James : D’ailleurs, il n’est plus boss à ce que je sache ?

Nargit : Oui, James. Il fait scission avec COP… Et si tu es là, c’est parce que toi aussi tu fais scission ! Dit Nargit en rigolant.

Irénée sortit de la pièce où se trouvait Joe, le visage décomposé.

Zathrian : Ma chérie, tout va bien se passer. Laissons-le un peu.

Irénée : Mais mon Zath, il est devenu barjot ! Tu veux quoi de plus comme preuve ?!

Ikar : Euh, juste, c’est Joe Hallen là-dedans. Ce n’est pas un enfant de cœur…

Kaitlyn : Sans parler de ça Ikar… Il est dingue !

Nargit : Ouais, c’est Joe Hallen, il n’est pas ce qu’on peut appeler « saint d’esprit ».

Gilou : Je crois en lui. Je crois qu’il peut nous mener à la victoire…

Zathrian : Gilou, je pense que nous le croyons tous ici… Mais la situation est… préoccupante non ?

Le rire de Joe se calma, laissant place à un silence malaisant. Tout d’un coup, le Préliator se mit à trembler et un cri sourd, long et rauque métallique se mit à raisonner dans le vaisseau. Immédiatement, Zathrian couru dans la pièce où se trouvait Joe. Il le vit presque en lévitation, comme si une force surnaturelle se dégageait de lui.

Un aimant ? Se dit il… C’est un putain d’aimant !

La plupart des objets métalliques étaient repoussé par Joe, créant des brèches dans toute la pièce. Plus le cri était puissant, plus il « volait ».

Zathrian : Boss !? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Zath se mit à chercher rapidement ce qui pouvait causer ça.

Zathrian : MERDE ! C’est quoi ce merdier ?! BARREZ VOUS TOUS ! Le Préliator va finir par péter !!

Irénée : Qu’est ce qu’il a ?!

Zathrian : Il est en putain de lévitation dans la pièce ! C’est un putain d’aimant ! Faut qu’on se tire tous !

Kaitlyn : Quoi ? Un aimant ?

Zathrian : Vous poserez des questions après ! Je vous dis qu’il faut se tirer !

Le cri de Joe s’intensifiait au fur et à mesure des longues secondes. Tout le monde se mit à courir en vissant leurs casques sur la tête à toute vitesse. L’intégralité des structures du vaisseau tremblaient violement. Tony prit un mauvais coup et tomba à terre. James, qui était juste derrière lui l’aida à se relever. Juste avant de sauter en Zéro G, un grand silence se fit entendre. Joe avait stoppé ses cris. Le vaisseau était de nouveau redevenu stable. Zathrian et Ikar se mirent à courir en direction de la salle ou se trouvait Joe. Ils défoncèrent la porte. Joe était au milieu, le regard vissé sur eux, un genou à terre…

Ikar : Joe ?! Est-ce que tout va bien ?

Zathrian : Mon frère… C’était quoi ça ?

Joe respirait bruyamment, sans dévisser le regard sur eux. Difficilement, il se mit à se relever.

Joe Hallen : Je… In…Con…Tro…lable…

Zathrian : Respire Grand Maitre ! Respire…

Ikar : Doucement mon frère, calme-toi !

Joe Hallen : (en se relevant puissamment) Je… ne ressens plus de… culpabilité…

Zathrian : Quoi ?!

Joe Hallen : Je me sens libre mon frère…

Dehors, attendait tout le monde, les yeux vissés sur la porte de la pièce. Le silence et l’anxiété étaient palpables.

Kaitlyn : Je n’aime pas ça ! Mais pas du tout !

Nargit : Attendons ma sœur.

A l’intérieur, Joe Hallen se mit à marcher en direction de la porte.

Zathrian : Tu as libéré ta culpabilité mon frère ? Comment… Est-ce possible ?

Joe Hallen : Je ne sais pas… Il est temps que l’ordre noir naisse mes frères. Il est temps que l’UEE tombe ! Allons dans le hangar du Carrack. Je dois tenir un discours.

Joe ouvrit la porte, et tomba sur tous ses compagnons. Sans rien dire, il se mit à marcher dans la direction du hangar. Personne ne décrochait un mot. Tout le monde pris le par naturellement derrière Hallen, la tête haute, sans rien dire. Le bruit des pas déterminés résonnait dans le vaisseau, la marche était coordonnée, une symphonie de pas… Comme l’avancée ardente et inexorable du nouvel ordre.

Une fois dans le hangar, tous les membres se mirent naturellement en ligne devant Joe Hartwell Hallen. Comme s’ils attendaient quelque chose… Une explication, un discours, une motivation… Tout le monde voulait savoir et entendre celui qui les as emmenés ici.

Quelques longues secondes de silence, Hallen, sans son armure, se mit à regarder tout le monde un à un. Un regard sur, digne et respectueux. Tout le monde le lui rendit, tout le monde était droit.

Joe Hallen : Mes frères… Mes sœurs… Merci à tous d’être venu ici… Merci d’avoir répondu à mon appel. Tout d’abord, et comme vous le savez, j’ai quitté COP et j’ai déposé l’insigne du boss. J’ai brulé le CODEX COP que nous avions fondé pour rompre les serments qui nous liait à COP et à cette relique… Et j’assume pleinement cet acte de traitrise aux yeux de mon ancienne organisation. Alors, bien sûr, j’ai d’abord une question à vous poser… Qui reste chez COP ?

Personne ne réagit, les yeux rivés sur Joe.

Joe Hallen : Bien. Alors, c’est que vous voulez fonder l’ordre noir ?

Tout le monde, et en même temps : OUI !

Joe Hallen : J’ai donc l’immense honneur de prononcer en ce 1er Octobre 2950 l’avènement de l’autoritarisme, l’avènement du déclin de l’UEE, l’avènement de la flamme de la révolution galactique ! En ce 1er Octobre 2950, l’inflexibilité, l’indomptabilité, la liberté et le combat acharné seront nos maitres mots ! Rien ni personne ne pourra aller contre cela. Tous les traitres, les hérétiques, les parasites, les lâches et les infidèles ne seront ni tolérés, ni ignorés ! La vague de notre impitoyable jugement commence juste à prendre son élan ! Je ressens dès à présent l’empire trembler ! Je ressens la frayeur chez nos ennemis ! Ni trêve, ni relâche ! Nous irons purger la galaxie de fond en comble, nous détruirons tout ce qui sera estampillé UEE ! Tout doit bruler ! Je ne veux que les vestiges de l’empire pour faire place à notre nouvel ordre ! Le sang, les larmes, les flammes… Voilà ce à quoi nos ennemis vont devoir faire face !

Joe Hallen prit une courte pause pour s’injecter quelques doses via son respirateur.

Joe Hallen : Je prononce donc immédiatement la création de l’Ordre Noir ! Mon frère Zathrian sera nommé Neuromancien et Haut conseillé. Mon frère Ikar sera nommé intendant de l’ordre et Haut conseillés. Ma sœur Kaitlyn sera nommée Préceptrice, mon frère Nargit héritera de mon ancien travail, la propagande, il est donc nommé Prédicateur. Gilou sera nommé commandeur militaire. James sera nommé Templier noir. Et ainsi, j’ai l’immense honneur de me proclamer Grand Maitre de l’Ordre Noir ! Oubliez maintenant la démocratie. Nous ferons ce pourquoi nous sommes là. Nous ferons la guerre à l’UEE et pourront enfin commencer… La grande CROISADE NOIRE ! VIVE L’ORDRE NOIR !


A la fin de la lecture de La Genèse, la grande salle tomba à nouveau dans un silence mystique. Cinq silhouettes encapuchonnées dans une toge sombre comme la nuit, apparurent soudain à divers endroits de la pièce. Ils se levèrent au milieu de la foule assise.

Leurs pas se coordonnèrent pour se rejoindre devant l’autel. L’un après l’autre, ils plongèrent leurs mains dans une urne… puis dans une deuxième.

Le visage couvert de peintures tribales faites de suie et de sang, leurs voix puissantes s’envolèrent ainsi…

Et ainsi se clotura la cérémonie du jour de la Fondation, dans la transcandence de la foule et l’union de ses adeptes.


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